Blanc Autour : racisme et sororité au XIXème siècle

Blanc Autour illustre l’hypocrisie des Blancs, qui se font passer pour des personnes ouvertes d’esprit en approuvant l’abolition de l’esclavage et l’intégration des Noirs dans la société – seulement si c’est loin de chez eux. Quand ça se passe dans leur propre ville, c’est une autre histoire.

Le scénario est inspiré de faits réels, et se place au début du XIXème siècle, à Canterbury dans le Connecticut. Un avant-propos et un dossier sur les pensionnaires de l’école et sa créatrice, Prudence Crandall, permet de bien nous situer dans le contexte historique et d’approfondir nos connaissances sur les personnages du roman graphique.

Que Prudence Crandall ouvre tienne une école pour jeunes filles, c’est déjà pas mal pour l’époque. Elle est appréciée et respectée par ses pairs pour ça. A partir du moment où elle décide d’intégrer une élève Noire, le ton change à son égard.
On tente de la raisonner – ou plutôt de la mansplainer avec condescendance et sexisme bienveillant – ce qui, plutôt que de la faire changer d’avis, renforce sa détermination : c’est une école exclusivement réservée aux jeunes filles Noires qu’elle va finalement tenir.
Pour l’époque, le contexte, je trouve Prudence Crandall d’une force incroyable ! Il en fallait des ovaires pour se lancer, seule, dans une telle entreprise. Malheureusement, l’acharnement brutal, démonstratif d’une bêtise et d’une hypocrisie sans fin des habitant-e-s de la ville montre que le monde n’est pas encore prêt.

J’ai adoré lire cette BD, pour son histoire et son graphisme sublime. Je l’ai trouvée passionnante parce que je n’avais aucune idée qu’une telle école avait été ouverte en 1832.
La sororité et la soif de connaissance de chacune des pensionnaires m’a happée. Elles se respectent les unes les autres, même si elles n’ont pas les mêmes croyances et origines sociales. Ce sont les habitant-e-s de Canterbury qui auraient du prendre exemple sur elles, plutôt que de s’accrocher aussi désespérément à leur peur et leur étroitesse d’esprit.

2 réflexions sur « Blanc Autour : racisme et sororité au XIXème siècle »

  1. Bonjour ! J’ai lu également Blanc Autour et je l’ai trouvé très bien fait et intelligent. Les personnages sont attachants et le récit de cette histoire vraie est captivante, tout ça dans un graphisme super chouette ! Une très belle découverte pour moi également 🙂

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