Power Club : L’apprentissage – Alain Gagnol

« Les gens parlent, inventent, déforment, rapportent et commentent. Un nouvel océan numérique s’est créé en quelques heures »

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Titre
: Power Club : L’apprentissage
Auteur : Alain Gagnol
Editeur : Syros
Date de publication : 2016

Note : 4/5

– Résumé –

Nous sommes en 2038, les milliardaires peuvent désormais payer à leurs enfants de pouvoirs de super héros en les inscrivant au très select Power Club. Les frais d’adhésion sont exorbitants et les places limitées : seuls les adolescents peuvent y entrer. Ils se font injecter des boosters, des petites merveilles robotiques issues des progrès en nanotechnologie, qui leur permettent d’être totalement invulnérables, de voler et d’avoir une force surhumaine.
Pour son 17ème anniversaire, les parents d’Anna lui offrent une inscription au Power Club. Mais ce cadeau aux allures de rêve se transforme vite en cauchemar lorsque l’adolescente découvre les sombres secrets cachés derrière les paillettes et cet énorme business qu’est le Power Club.

– Mon avis –

Le résumé m’avait beaucoup intriguée, et j’ai trouvé l’histoire très originale. Cependant je n’ai pas complètement accroché au roman, principalement à cause d’Anna, l’héroïne.
Je l’ai trouvée un peu mollassonne au début et pas toujours très réactive par rapport à certains événements. Elle endosse son rôle de super héroïne avec joie alors qu’elle avait dénigré le Power Club quelques jours plus tôt, ce que j’ai trouvé un peu hypocrite.
Les super-héros quant à eux ne sont pas vraiment sympathiques, voire même plutôt agaçants : une bande de gamins riches et pourris gâtés qui ne pensent qu’à faire la fête plutôt qu’à sauver le monde, qui sont adulés peu importe ce qu’ils font, dont les gens s’arrachent le plus petit morceau pour le revendre au prix fort ensuite (je pense aux éclats de vitre notamment !)…
Après l’histoire en elle-même n’est pas trop mal, j’ai bien aimé le parti qu’a pris l’auteur pour démontrer à quel point plus rien ne peut être fait sans portable : soit regarder soit tout filmer, les gens sont devenus fous ! La place des médias, l’appât du gain, l’exhibitionnisme sur les réseaux sociaux, tout y passe.
Pour ce qui est de la fin du roman, on reste sur un moment de suspens, et bien évidemment je m’interroge sur ce qu’il pourra advenir d’Anna.

Crown of Midnight – Sarah J. Maas

“Today was not a day for the sounds of life. Today was for the hollow wind rustling branches, for the rushing of a half-frozen river, for the crunch of snow under her boots.”

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Titre
: Crown of Midnight
Auteur : Sarah J. Maas
Editeur : Bloomsbury
Date de publication : 2013

Note : 5/5

– Résumé –

Celaena est désormais le Champion du roi d’Adarlan, elle est liée à lui par un contrat. Si jamais elle n’en respecte pas les termes, le roi la punira en tuant ceux qui lui sont chers : Nehemia et sa famille, Chaol le Capitaine des Gardes…
Malgré tout, elle ne peut se résoudre à tuer pour le compte de cet homme qu’elle exècre. Elle met donc en scène les morts de ceux qu’elle doit assassiner, leur laissant en réalité la vie sauve. Cela lui pèse sur la conscience, elle s’en veut de mettre en péril ceux qu’elle aime. Elle est également préoccupée par cette menace qui gronde dans le recoins sombres et isolés du château, sous l’influence du roi qui prépare quelque chose de terrible.

– Mon avis –

Ce second tome est tout aussi prenant que le premier. J’étais contente de retrouver Celaena, dont je trouve le caractère impressionnant. Elle oscille entre son statut d’assassin et les préoccupations plus propres à son âge avec une facilité déconcertante. Mais cet équilibre à maintenir n’est pas toujours évident, et quelque fois le masque se fissure, laissant apparaître une Celaena rompue par les événement tragiques de son passé et la difficulté de sa situation actuelle. J’ai cependant trouvé qu’elle était un peu plus paisible au début du roman, comme si elle savait un peu plus qui elle était, où elle allait et ce qu’elle faisait.
La romance se définit plus clairement dans ce second tome, sans pour autant prendre toute la place, ce que j’apprécie grandement. Le triangle amoureux s’estompe pour laisser la place au duo Celaena/Chaol, qui vont très bien ensemble !
Dans la deuxième partie du roman, des événement bouleversants et des révélations incroyables se succèdent, à tel point que je me suis plusieurs fois surprise à maudire Sarah J. Maas pour ces rebondissements inattendus et douloureux, à la fois pour les personnages et pour le lecteur !
J’ai particulièrement apprécié la fin, lorsqu’on apprend qui est réellement la jeune assassin. Cela change beaucoup de choses ! Il me tarde de lire la suite !

La La Land

« City of stars
Are you shining just for me?
City of stars
There’s so much that I can’t see
Who knows?
I felt it from the first embrace I shared with you
That now our dreams
They’ve finally come true »

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Réalisateur : Damien Chazelle
Acteurs principaux : Ryan Gosling et Emma Stone.
Sortie en France : 25 janvier 2017
Genre : comédie musicale

Note : 5/5

– Synopsis-

A Los Angeles, Mia passe casting sur casting dans l’espoir de pouvoir devenir actrice et laisser tomber son travail de barista dans un café, mais sans succès. Sebastian est un pianiste de jazz qui joue dans des bars miteux, en espérant pouvoir un jour ouvrir un club dédié à cette musique qui semble tomber dans l’oubli. Contre toute attente, ils tombent amoureux et chacun soutient l’autre dans la réalisation de ses projets. Mais si ce sont leurs rêves qui les ont rapprochés au début de leur relation, ce sont aussi ces rêves qui vont mettre à rude épreuve leur amour.

– Avis –

Ce film est une pure merveille, un artistique condensé de plusieurs genres magistralement réalisé. J’ai pu aller le voir en avant-première, et j’ai été tout simplement époustouflée par tant de perfection !
La musique est incroyable et bien qu’un peu rétro dans les mélodies, colle parfaitement à l’ambiance du film et à l’histoire des personnages. Les paroles des chansons ne sont pas niaises, et découvrir Ryan Gosling et Emma Stone chanter est un véritable plaisir, leurs voix atypiques se mêlent très harmonieusement. Leur duo fonctionne toujours aussi bien à l’écran, on avait déjà pu les croiser dans Crazy Stupid Love, mais ils nous livrent là une performance encore plus impressionnante.
L’histoire en elle-même était passionnante, et décrit très bien, je trouve, l’évolution d’une relation amoureuse : la période lune de miel, l’installation ensemble, les projets, et finalement l’évolution du caractère de chacun dans une direction différente.. Mais l’un sans l’autre, ils n’auraient jamais pu accomplir ce qu’ils ont fait ni devenir ceux qu’ils sont à la fin du film.

C’est officiellement mon film préféré de tous les temps.

Fantastic Beasts and Where to Find Them – J.K. Rowling

“My philosphy is that worrying means you suffer twice.”

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Titre
: Fantastic Beasts and Where to Find Them
Auteur : J.K. Rowling
Editeur : Little Brown
Date de publication : 2016

Note : 4/5

– Résumé –

Norbert Dragonneau, jeune sorcier passionné par les animaux magiques, débarque à New-York en 1926, une valise pleine de ces créatures fantastiques dont la possession est formellement interdite aux Etats-Unis. Son chemin croise celui de Jacob Kowalski, avec qui il échange par accident sa valise, et de Tina, une ancienne Auror qui tente de regagner son ancien statut en l’embarquant au MACUSA pour détention illégale d’animaux et usage de magie en public.
Mais quand Jacob ouvre la valise de Newt, il libère des animaux magiques, semant le chaos dans la ville. En parallèle de leur quête pour rassembler les animaux perdus, Graves, un politicien du MACUSA, tente de découvrir qui est l’Obscurus qui cause des ravages dans la ville, avec l’aide de Croyance, un des membres des Fidèles de Salem.

– Avis –

J’ai vu le film avant de lire le screenplay, et je pense qu’il aurait été mieux de faire l’inverse. J’ai été parasitée par les images du film, donc je n’ai pas pu me faire ma propre idée de l’univers, de l’apparence des animaux et des personnages.
Cela n’empêche pas que j’ai passé un très bon moment, j’ai beaucoup aimé découvrir une autre dimension du monde des sorciers. On sent à quel point J.K. Rowling a de l’imagination, et comment elle a minutieusement construit et nourri cet univers.
Le screenplay m’a aussi permis de comprendre ce qu’il se passait dans la tête des personnages et apporte un éclairage sur certaines motivations et événements. J’ai beaucoup aimé l’arrière-plan politique de ce screenplay, sur les rapports entre non-maj/moldus et sorciers.
Le livre objet en lui-même est magnifique : la couverture est douce, les illustrations qui parsèment les textes sont très belles, et on voit clairement qu’elles ont été inspirées des années 1920. C’était une très bonne lecture.

Throne of Glass – Sarah J. Maas

“She was moving fast – fast like a dancer in a temple ritual, fast like a snake in the Red Desert, fast like water down the side of a mountain.”

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Titre
: Throne of Glass
Auteur : Sarah J. Maas
Editeur : Bloomsbury
Date de publication : 2012

Note : 5/5

– Résumé – 

A seulement 18 ans, Celaena Sardothien est la plus redoutée de tous les assassins d’Erilea. Après avoir passé un an dans les terribles mines d’Endovier pour trahison envers la couronne, on lui propose un marché : participer à un tournoi pour devenir l’assassin officiel du roi et retrouver sa liberté après quatre ans de service, ou passer le reste de son existence à Endovier. Pour la jeune fille, le choix est très rapide. Du jour au lendemain, la voilà propulsée dans une lutte sans merci pour sauver sa vie face à des adversaires redoutables et une force obscure qui les tue les uns après les autres.

– Avis –

J’ai beaucoup aimé le personnage de Celaena, qui est partagée entre son travail d’assassin et la jeunesse de son âge. Je trouve que l’auteure a très bien su retranscrire cet équilibre entre les choses dramatiques qu’elle a vécu, et le fait qu’elle reste forte, maîtresse d’elle-même. Elle est très attachante par son obstination à vivre et sa volonté de faire les bons choix. Et malgré son statut d’assassin, elle garde une certaine candeur portée par son amour des livres ou des animaux.
Le triangle amoureux  entre Celaena, le prince Dorian et le chef des gardes Chaol était assez prévisible mais sans trop de niaiseries. Le seul bémol serait la très forte tendance à rougir des personnages, peut être un peu trop même !
Le mystère flotte autour des origines de Celaena. On comprend bien qu’elle a un lien avec la magie disparue, une rancoeur profondément ancrée, teintée de crainte envers le roi… Mais les secrets demeurent jusqu’au bout. Ca m’a un peu laissée sur ma faim, j’aurais bien voulu comprendre pourquoi l’assassin refoule son passé, en a presque peur… J’imagine que ce sera pour les prochains tomes !
Le combat final entre Cain et Celaena était magistral, comme on pouvait s’y attendre puisque la vie de la jeune assassineuse est en jeu. L’intrusion des démons et de l’autre monde m’ont donné des frissons, et jusqu’au bout, Sarah J. Maas nous tient en haleine. Son écriture est fluide et percutante, les personnages et leurs relations sont très bien construits. Très bonne lecture !

Looking for Alaska – John Green

Imagining the future is a kind of nostalgia”

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: Looking for Alaska
Auteur : John Green
Editeur : Harper Collins
Date de publication : 2015

Note : 5/5

– Résumé –

Miles Halter a 16 ans et est passionné par les biographies et les dernières paroles de personnes célèbres. Il n’en peut plus de son lycée minable en Floride et décide de suivre les pas de son père : partir en pension à Culver Creek en Alabama. Cette décision, il la prend dans l’espoir de rencontrer ce qu’il appelle le Grand Peut-Être, qui lui permettra de rendre sa vie plus intéressante.
À Culver Creek, il fait la connaissance du Colonel, avec qui il partage sa chambre. Ce dernier lui présente Alaska. Miles est tout de suite subjugué par sa beauté, sa présence, sa manière d’être. Avec eux, il a l’impression de vivre plus pleinement, il se laisse entraîner dans la vie trépidante sur le campus : les cigarettes, l’alcool, les blagues, les revanches, les bêtises.. mais aussi le travail, puisque les cours sont difficiles, notamment le cours de religions.
Miles est pris dans l’engrenage de la vie en pension et s’installe peu à peu dans le confort d’un quotidien fait d’amis imprévisibles. Jusqu’au jour où le plus terrible et le plus imprévisible se produit, bouleversant sa vie et celle de l’école toute entière.

– Mon avis –

Miles, le narrateur, est un personnage assez effacé, il donne l’impression d’être plus un spectateur qu’un homme d’action. Il se laisse influencer par ses amis plus déterminés et sûrs d’eux. C’est à travers son regard et son statut de narrateur que l’on découvre les autres personnages : le Colonel, ce petit jeune homme court sur patte mais ô combien virulent lorsqu’on s’attaque à ceux qu’il aime ; Takumi le japonais discret mais attachant ; la belle Lara et son accent roumain ; et bien sûr Alaska, imprévisible et insaisissable. Elle est dotée d’un caractère assez changeant, parfois caractérielle, mais tellement fascinante par son énergie et ses réflexions profondes sur la vie. C’est autour d’elle que tourne ce roman, autour des questions et de la fascination qu’elle provoque sur les gens qui la fréquentent.

J’ai trouvé chacun des personnages justes et incroyablement bien construits, tant dans leur caractère que dans leurs émotions entre le avant et le après. John Green a parfaitement réussi à saisir cet état de l’adolescence, où l’on ne sait pas vraiment qui l’on est, qui l’on va et veut devenir. Toutes ces grandes questions que l’on se pose, celle du Grand Peut-Être, celle du labyrinthe de souffrance…

Le fait de diviser la narration en deux parties, le avant et le après, donne au roman une dimension plus profonde et maintient le lecteur dans l’inconnu, le laissant se questionner jusqu’au bout sur l’événement assez terrible ou extraordinaire pour qu’il y ait un avant et un après.

J’ai moi aussi été captivée par Alaska, et frustrée lorsque les questions de Miles sur elle sont restées sans réponses. Et je pense que c’est cette aura de mystère qui la rend aussi fascinante.

C’est un roman que je lis et relis depuis que je l’ai découvert, huit ans plus tôt. A chaque relecture, il revêt une dimension différente, comme s’il grandissait en même temps que moi. Les personnages et le récit, bien que familiers, semblent s’adapter à mon regard de lecteur qui mûrit au fil des années, me racontant une nouvelle histoire.

Scarlet – Marissa Meyer

 » « Wolf », she whispered to herself as the water began to percolate. She let the word linger, feeling it on her lips. To some, a wild beast, a predator, a nuisance. To others, a shy animal who was too often misunderstood by humanity. »

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: Scarlet
Auteur : Marissa Meyer
Editeur : Puffin
Date de publication : 2013

Note : 5/5

– Résumé –

Dans ce second tome, Cinder s’enfuit de la prison où elle était retenue captive en attendant d’être remise à la cruelle reine des Lunars, Levana. Elle libère malgré elle un autre prisonnier, le « capitaine » Thorne. Ce jeune homme plutôt imbu de sa personne s’avère très utile pour les aider s’échapper. Ensemble, ils partent sur les traces de celle qui a contribué à sauver la princesse Selene.
Au même moment, en France, Scarlet Benoit est désespérée : sa grand-mère a été enlevée, elle en est sûre, mais personne ne la croit. Pire, la police a décidé d’arrêter d’enquêter, faute de preuves tangibles. Avec l’aide de Loup, un mystérieux street-fighter, elle part pour Paris dans l’espoir de retrouver ceux qui ont enlevé sa grand-mère. Mais celui qu’elle pensait être son allier s’avère tout autre, et la jeune fille se retrouve dans une situation difficile.
En parallèle, la reine Levana continue de menacer et manipuler le prince Kai pour arriver à ses fins : l’épouser et devenir impératrice.

– Mon avis –

Ce second tome est encore plus riche que le premier, que j’avais déjà adoré. J’étais contente de retrouver Cinder, toujours en proie aux doutes, surtout depuis qu’elle a découvert sa véritable identité. Elle est déchirée entre sa volonté de faire le bien et son pouvoir de Lunar, qui lui semble contre nature.
J’ai beaucoup aimé les nouveaux personnages, Scarlet et Loup, tous les deux partagés entre leur devoir et leur attirance mutuelle.
On retrouve les éléments clés du conte du Petit Chaperon Rouge : le Chaperon Rouge lui-même dans le personnage de Scarlet, qui en plus de son prénom significatif, ne se sépare jamais de son sweat rouge ; Loup ou Wolf en VO, qui la séduit par ses belles paroles avant de la conduire dans la gueule du loup ; la grand-mère disparue, aux mains des loups…
Le contraste est fort entre les deux héroïnes de ce tome. Autant Cinder est discrète, humble et peu sûre d’elle, autant Scarlet a un tempérament de feu et fonce tête baissée dans le danger.
Encore une fois, Marissa-Meyer a réussi à me transporter dans ce monde implacable chacun doit lutter pour vivre. Sa réécriture du Petit Chaperon Rouge est tout à fait convaincante et s’imbrique parfaitement avec l’histoire de Cinder.
J’ai vraiment adoré et il me tarde de lire la suite !

Un événement digne d’intérêt – Sara Barnard

“La tristesse n’a rien de beau, ni de profond, ni de poétique. C’est nul. Nul à pleurer.”

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Titre
: Un événement digne d’intérêt
Auteur : Sara Barnard
Editeur : Casterman
Date de publication : 2016

Note : 4/5

– Résumé –

Caddy et Rosie sont meilleures amies depuis qu’elles sont toutes petites, et continuent à l’être malgré le fait qu’elles ne soient pas dans le même établissement scolaire. Elles ont leurs petites habitudes et se connaissent par coeur. Pour Caddy, rien ne pourrait briser une amitié aussi forte que la leur. Mais c’est sans compter sur l’arrivée de Suzanne dans le lycée de Rosie, qui la prend sous son aile et impose sa présence à Caddy. Le duo devient un trio, les rapports amicaux se déséquilibrent petit à petit, jusqu’à ce que l’amitié se transforme en quelque chose de douloureux et destructeur sous le poids du secret de Suzanne.

– Mon avis –

Le résumé de ce roman laisse penser qu’on va lire une histoire d’amour. Il n’en est rien, c’est en réalité une histoire d’amitié : l’amitié entre Caddy, l’héroïne, et sa meilleure amie Rosie, qui va être chamboulée par l’arrivée de Suzanne.
Chacune des adolescentes a un caractère différent : Caddy est plutôt effacée et rêve qu’il lui arrive un « événement digne d’intérêt » ; Rosie est sûre d’elle et n’hésite pas à dire ce qu’elle pense ; Suzanne est belle, lumineuse, mais elle cache un lourd secret.
Le récit est raconté du point de vue de Caddy, et on assiste à l’évolution de son comportement : elle passe de la méfiance et du rejet pour Suzanne à l’adoration et l’abnégation, prête à tout pour suivre et soutenir cette dernière.
C’est un roman qui se lit très vite, je me suis attachée à Caddy, qui ne perçoit ou ne comprend pas le penchant autodestructeur de Suzanne. J’ai ressenti l’impuissance de Rosie qui voit sa meilleure amie s’éloigner pour cette autre fille. Le déséquilibre d’une amitié à trois est très présent et l’auteure a su le raconter avec brio. Si bien que tout au long de cette lecture se met en place une sorte de pression, et on peut presque prédire ce qu’il va se passer, sans pour autant l’empêcher !

Le sel de nos larmes – Ruta Sepetys

« J’ai passé cinquante-cinq ans avec l’amour de ma vie. Je l’ai perdue en juillet dernier… Et puis… Au moment même où l’on croit que la guerre nous a pris tout ce qui nous était le plus cher au monde, reprit-il en désignant le petit garçon d’un geste de la main, on rencontre quelqu’un et on se rend compte qu’on a toujours plus à donner. »

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Titre
: Le sel de nos larmes
Auteur : Ruta Sepetys
Editeur : Gallimard Jeunesse
Date de publication : 2016

Note : 5/5

– Résumé –

Quatre adolescents et jeunes adultes que rien ne lie se retrouvent à avancer vers le même but, dans ce contexte de seconde guerre mondiale.
Joana, jeune femme lituanienne d’une vingtaine d’année, fuit avec un groupe disparate la menace Russe. Ancienne assistante d’un chirurgien de renom, elle met sa formation d’infirmière au service de toute personne qui en aurait besoin.
Emilia, polonaise en fuite de 15 ans, tente de laisser derrière elle l’horreur qu’elle a vu et subi, tente de survivre tout simplement.
Alfred, lui, est un jeune Allemand totalement subjugué par les idées d’Hitler, mentalement déséquilibré et employé sur le Wilhelm Gustloff en tant que marin.
Enfin, Florian, Allemand lui aussi, s’est investi d’une mission qui pourrait lui coûter la vie.
Chacun d’entre eux cache un secret, chacun d’entre eux sent peser sur ses épaules le poids de la honte, de la culpabilité, de la peur et du regret.
Rien n’aurait pu réunir ces quatre jeunes, si ce n’est la fatalité de la guerre, et leur embarquement sur le Wilhelm Gustloff, cet immense bateau surchargé de réfugiés qui coulera en faisant près de 9000 victimes.

– Mon avis –

J’ai été totalement subjuguée par ce roman. J’avais déjà été conquise par Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, et cette fois encore Ruta Sepetys prouve son talent à aborder un angle différent sur la seconde guerre mondiale.
J’ai beaucoup aimé l’alternance des points de vue entre chacun des personnages. La longueur assez courte des chapitres m’a un peu déroutée au début, et finalement on s’y fait. Cela contribue au sentiment d’urgence et à l’atmosphère tendue.
Les personnages m’ont émue par leur personnalité unique, surtout Emilia et Joana, je les ai trouvées extrêmement courageuses et fortes.
Ce n’est pas une lecture paisible, c’est une lecture qui fait réfléchir. Ruta Sepetys atteint son but en voulant nous faire découvrir le naufrage maritime le plus meurtrier de l’histoire, bien plus que le Titanic ou le Lusitania. Ce roman est très bien documenté, et j’ai vraiment apprécié les précisions à la fin, sur comment l’auteure a élaboré cette histoire et comment elle a fait des recherches approfondies.
C’est un gros coup de coeur !

Entre chiens et loups – Malorie Blackman

“Mon désespoir était le sien, son désespoir était le mien. Comme si le seul rempart que nous avions trouvé contre le monde était notre amour.”

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Titre
: Entre chiens et loups
Auteur : Malorie Blackman
Editeur : Milan
Date de publication : 2005

Note : 5/5

– Résumé –

Sephy et Callum sont deux adolescents, amis d’enfance, qui s’accrochent l’un à l’autre alors que tout tend à les séparer. Ils vivent dans une société divisée : d’un côté les Primas et leur peau couleur d’ébène, riches et puissants, dont Sephy fait partie ; de l’autre les Nihils à la peau blanche, pauvres et brimés par les premiers, comme Callum.
Les tensions entre les Nihils, qui tentent de faire avancer les choses et faire valoir leurs droits, et les Primas qui veulent maintenir leur domination, sont de plus en plus fortes. La Milice de Libération, à laquelle appartiennent le père et le frère de Callum n’arrange rien avec les actions violentes menées pour défendre les Nihils.
Dans ce climat plein de haine, Sephy et Callum tentent de préserver leur amitié et leur affection l’un pour l’autre, mais cela devient de plus en plus difficile de faire abstraction de leurs appartenances respectives. L’accumulation d’événements et de drames auront raison d’eux, et tout va crescendo jusqu’au point de non retour.

– Mon avis –

C’est ma troisième lecture d’Entre chiens et loups, et c’est la troisième fois que je prends ce coup de poing au coeur tant l’histoire est poignante et criante de vérité.
Cette société qui brime ceux qui sont différents n’est pas si éloignée de la nôtre. Malorie Blackman met beaucoup de choses en perspective et fait réfléchir à travers le thème abordé : le racisme, les discriminations.
J’ai aimé comme Sephy et Callum, tous les deux écartelés entre leurs origines et leurs volonté de faire avancer les choses chacun à leur manière, tentent de s’aimer malgré tout. Malorie Blackman a su décrire avec beaucoup de délicatesse et de justesse le déchirement émotionnel et psychologique de ses personnages. La haine et l’amour se côtoient sans aucune frontière, on passe de l’un à l’autre en un clin d’oeil.
Et cette fin… Je n’en dirai pas plus, mais ce roman était et reste toujours un énorme coup de coeur. Un incontournable.