Archives pour la catégorie Classiques

Scum Manifesto ou misandrie power

Souvent, le nom de Valerie Solanas est associé à celui de la femme folle qui a tenté de tuer Andy Warhol. Son histoire entière est complexe est réduite à cet acte. Je ne cautionne pas cet accès de violence, mais pour replacer dans le contexte : il lui a fait croire qu’il serait son mécène et publierait sa pièce de théâtre, dont elle lui donne le seul exemplaire qu’elle a. Son avenir financier dépent de cette pièce. Andy Warhol la perd et ignore complètement Valerie Solanas.
Elle a été broyée par la société patriarcale : victime de violences sexuelles, précaire au possible, exploitée par les hommes…
Comment ne pas devenir misandre quand la source de son malheur est l’homme et la société faite à son image ?

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Que le diable m’emporte

Mary MacLane a 19 ans lorsqu’elle écrit Que le diable m’emporte. C’est un livre hybride, entre le journal intime et le pamphlet, dans lequel la jeune femme déverse sa frustration, ses aspirations et sa fougue.
Il a fait scandale lorsqu’il a été publié en 1901. Une femme qui souhaite que le diable l’emporte, qui se laisse aller à des fantaisies la mettant en scène avec ce dernier, qui parle des émotions qui l’habitent – soit résumé plus simplement : une femme qui refuse de rester dans le chemin tout tracé mariage-bébé-obéit-à-ton-mari et qui revendique sa liberté et son droit à vivre sa vie comme elle l’entend – fait forcément scandale.

Ce qui n’est pas étonnant non plus, c’est qu’à sa sortie, Que le diable m’emporte a connu un énorme succès auprès des femmes, alors même qu’il était condamné par la critique (masculine, of course) et banni de certaines librairies.

Sur la quatrième de couverture, Mary Maclane est définie comme une des premières autrices féministes américaines. Elle était ouvertement bisexuelle et a vécu sans se soucier de ce que les autres pouvaient penser d’elle. Son premier livre lui a permis de gagner assez d’argent pour quitter sa famille. Elle a publié deux autres livres et tourné dans un film autobiographique Men who have made love to me (vous pensez bien que vu le titre, ça a encore fait scandale !)

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Monster, she wrote : les pionnières de la littérature d’horreur et d’anticipation

Considérée à tort comme de la sous-littérature, la littérature d’horreur et d’anticipation est composée de différents courants : on y trouve des contes, des nouvelles, de la science fiction, de la romance ; on y trouve des histoires de fantômes, de maison hantée et de vampires, du gore, du suspens, de l’angoisse, de la manipulation psychologique ; on y trouve des explications surnaturelles ou terre-à-terre… Bref, c’est un genre aux possibilités multiples dont le but est de susciter de la peur ou du malaise chez le/la lecteur·rice.
Je dis « sous-littérature » parce que malheureusement c’est le cas de tout genre littéraire qui devient populaire : si ça peut être lu par tout le monde, ce n’est pas de la « vraie » littérature. On est d’accord que c’est un raisonnement tout pourri qui gangrène le monde littéraire (le même débat inutile existe concernant le young adult ou la littérature dite « féminine »).

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The House of Mirth, que devient une femme qui refuse de se marier dans les années 1900 ?

J’ai découvert Edith Wharton pendant ma licence d’anglais, en étudiant l’adaptation cinématographique du Temps de l’innocence. J’avais été frappée par les thématiques féministes qui se dégageaient de son oeuvre : l’autrice dénonce une société étroite d’esprit, qui s’évertue à mettre les femmes dans des cases desquelles elles ne peuvent pas sortir. 
The House of Mirth, traduit en français sous le titre Chez les heureux du monde, fait partie des classiques de la littérature américaine et aborde les mêmes thématiques, un peu plus brutalement. Lire la suite The House of Mirth, que devient une femme qui refuse de se marier dans les années 1900 ?

Mrs Dalloway, une journée d’après-guerre à Londres

Mrs Dalloway fait partie des classiques incontournables de la littérature anglaise. Après avoir été scotchée par son essai Un lieu à soi, j’avais très envie de continuer à lire les oeuvres de Virginia Woolf. Encore une fois, elle m’a transportée par la finesse de son analyse de la société. Elle est tout simplement brillante ! Lire la suite Mrs Dalloway, une journée d’après-guerre à Londres