Illuminae T2 – Jay Kristoff & Amie Kaufman


Titre
: Illuminae T2
Auteur : Jay Kristoff & Amie Kaufman
Editeur : Casterman
Date de publication : juin 2017

Note : 5/5

1

Tout le monde se prépare à la grande fête de Terra sur la station spatiale Heimdall. Alors que les festivités ont commencé, BeiTech attaque la station, faisant un véritable carnage. Parmi les survivants, deux adolescents que tout sépare : Hanna Donnelly, la fille du commandant, et Nik, un jeune hommes aux allures de voyou.

2


Dès que j’ai eu ce tome 2 dans les mains, je me suis jetée dessus et je l’ai dévoré ! Je n’ai même pas pris le temps de lire le résumé, pour vous dire.

L’histoire se présente de la même manière que le tome 1, avec une succession de dossiers, de conversations audio ou en lignes retranscrites, de rapports de surveillance et d’effets visuels toujours aussi impressionnants. La petite nouveauté cependant, ce sont les magnifiques dessins extraits du journal intime d’Hanna. Ils ont été faits par Marie Lu, connue pour ses romans young adult (notamment les séries Legend et The Young Elite) et je trouve cette collaboration inattendue mais superbe.

Ce tome 2 met un peu plus de temps à démarrer que le premier, les auteurs prennent vraiment le temps de nous présenter l’univers de la station Heimdall, les nouveaux personnages et les relations qui les unissent. Une fois ce cap passé, l’action est au rendez-vous et tout s’enchaîne sans nous laisser le temps de souffler. L’intrigue est basée sur le même principe : une attaque de BeiTech, mais ici s’arrête toute ressemblance. Les auteurs ont créé un univers complexe mais parfaitement maîtrisé.

Dans le dernier quart du roman, surtout, tout se met en place et le rythme s’accélère. Les auteurs m’ont un peu perdue dans les derniers rebondissements, les explications étant assez techniques et scientifiques, mais cela n’a en aucun cas gêné ma lecture puisque j’ai compris l’essentiel. Cela donne un côté encore plus haletant à l’histoire.

La localisation et les personnages changent par rapport au premier tome. On ne suit plus Kady et Ezra sur le vaisseau spatial Hypatia, mais Hanna et Nik sur la station Heimdall

Hanna est la fille du général Donnelly, le chef de la station Heimdall. Elle m’est apparue, au début, comme une adolescente pourrie gâtée, un peu écervelée et plus préoccupée par son apparence et son petit ami Jackson qu’autre chose. Je l’ai sous-estimée, et j’ai été très agréablement surprise par ce qu’elle cache sous cette apparence trompeuse. Au fur et à mesure que les événements s’enchaînent sur la station, j’ai découvert une jeune femme forte, au caractère bien trempé et pleine de ressource. Rompue aux arts martiaux, elle ne recule devant rien pour sauver la station Heimdall des griffes des agents BeiTech. Elle m’a beaucoup impressionnée par son sang froid et sa capacité à réagir au quart de tour. Lorsqu’elle parle, elle a un ton mordant, plein d’insolence et d’assurance à la fois, et elle m’a fait rire plus d’une fois.

Nik, quant à lui, fait partie de la mafia de la station, et deale de la drogue. Sous son côté voyou et bad boy, il fait preuve de beaucoup de sensibilité et de patience envers Hanna. J’ai adoré sa manière de parler, pleine d’humour et très dragueur. J’ai aussi beaucoup aimé sa cousine, Ella, et son franc-parler parfois vulgaire. Tous les deux sont très proches et protecteurs l’un envers l’autre. Nik est un personnage qui m’a surprise aussi par sa profondeur de caractère, bien que la subtilité ne soit pas toujours présente lorsqu’il ouvre la bouche !

Autant j’avais beaucoup aimé le couple Kady/Ezra dans le premier tome, ce couple improbable Hanna/Nik m’a totalement conquise ! Certes, c’est un schéma de romance un peu plus classique, mais tellement bien amené par les auteurs !

La fin était incroyable, l’attente va être longue jusqu’en 2018 ! Merci aux éditions Casterman pour l’envoi de ce roman !

 

Illuminae T1 – Jay Kristoff & Amie Kaufman

Dans l’espace, il n’y a ni haut , ni bas . Tout est relatif . Et pourtant, c’est marrant , on peut quand même avoir l’impression que l’univers vient de tomber sur la tête .”

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Titre
: Illuminae
Auteur : Jay Kristoff & Amie Kaufman
Editeur : Casterman
Date de publication : septembre 2016

Note : 5/5

1

En 2575, la planète de Kady Grant, 17 ans, et Ezra Mason, 18 ans, est attaquée par l’entreprise interstellaire Bei Tech. Lors de l’évacuation de population, Kady embarque sur l’Hypatie et Ezra sur l’Alexander, mais ils parviennent à garder contact en secret. Grâce à ses talents de hackeuse Kady découvre que l’état-major est impliqué dans cette affaire.

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Wahou ! Je ne m’attendais pas à être aussi transportée par ce roman, je vous l’avoue. Je ne suis, à la base, pas une grande lectrice de science-fiction, mais à force de voir tant d’avis positifs sur ce roman, je me suis lancée dans l’aventure Illuminae. Et je dois vous dire que je n’ai pas été déçue, bien au contraire !

Dès les premières pages, les auteurs nous plonge dans l’action. Et je peux vous dire que sur les 607 pages que comportent le roman, il n’y a aucun instant de répis. J’ai été happée à bord de l’Alexander et de l’Hypatia, ces deux vaisseaux sur lesquels se déroule l’histoire, en compagnie de Kady, une héroïne incroyable.

La manière dont se présente le roman est très originale et visuelle, il n’y a quasiment aucun moment de narration pure, mis à part les rapports des soldats ou de vidéosurveillance. Le reste est principalement composé de conversations audio retranscrites ou dialogues en ligne entre les personnages. De très beaux effets de police ou d’illustrations sont utilisés pour les instants cruciaux, rendant le récit encore plus prenant.

L’héroïne, Kady Grant, m’a tout simplement époustouflée par son caractère et sa détermination. Petit génie de l’informatique de 17 ans, elle ne se laisse pas faire par les autorités à bord des vaisseaux et n’en fait qu’à sa tête. Parfois aidée par d’autres membres des équipages, elle fait tout pour découvrir ce qu’on leur cache, notamment à propos du Copernicus. Mais ce qu’elle découvre dépasse totalement ce à quoi elle s’attendait.

J’ai beaucoup aimé ce personnage, qu’on découvre principalement à travers les conversations qu’elle a, que ce soit avec son ex petit ami Ezra, son allié informatique Byron ou les autorités. Elle se révèle être une adolescente à la fois coriace et sensible, pleine d’humour et de sarcasme (qu’elle manie à la perfection). Son ton est mordant et plein d’énergie. Je n’ai eu aucune difficulté à imaginer cette fille aux cheveux roses. Mais surtout, elle est extrêmement courageuse et n’hésite pas à se mettre en danger pour sauver les autres, et c’est ce qui lui a valu une place immédiate et éternelle dans mon petit coeur (et dans mon top ten de mes héroïnes badass préférées).

L’autre personnage qui m’a marquée dans ce roman, c’est l’Intelligence Artificielle AIDAN. Programmée pour protéger le plus grand nombre, AIDAN a pris des décisions qui ne paraissent pas logiques de premier abord. Je me suis posé beaucoup de questions la concernant, et tous les passages de son point de vue m’ont aidé à comprendre les véritables enjeux qui se cache derrière cette entité informatique.

Bref, je vais m’arrêter là pour cette chronique (parce que je pourrais continuer pendant des heures). Je vous déclare officiellement que c’est un coup de coeur et je me jette immédiatement sur la suite !

Izana : La Voleuse de Visages – Daruma Matsuura

« Au printemps, les tempêtes et la tiédeur font pourrir mon coeur.
En été, les violentes chaleur consument mon coeur.
En automne, la tristesse et les récoltes égarent mon coeur.
C’est l’hiver. Si ce froid mortel pouvait détruire mon coeur… »

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Titre
: Izana La voleuse de visages
Auteur : Daruma Matsuura
Editeur : Lumen
Date de publication : mai 2017

Note : 4/5

1

Dans le monde d’Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c’est tout ce qui s’étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres… tout ce qu’elle n’a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l’abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l’interdit et de s’aventurer à l’extérieur. Bien mal lui en prend – elle comprend que son visage est si effroyable qu’il ne peut être montré au grand jour.
Car si d’ordinaire, la laideur n’est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d’une grande laideur et une prêtresse d’une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d’une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu’elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire…

2


J’ai été extrêmement surprise et déstabilisée par ce roman ! Je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une tournure comme celle-là, et c’est d’autant plus agréable d’avoir été prise au dépourvu !

Le style du roman est très clairement japonais, dès les premières pages je l’ai ressenti à travers les éléments culturels que l’auteure utilise. Côté écriture, ce n’était pas toujours très simple de suivre la narration, qui alterne sans prévenir entre le point de vue à la troisième personne de Chigusa, la mère adoptive, et ceux à la première personne d’Izana et et de Kingo, le petit protégé. C’est le seul défaut que je reproche à ce roman. Autrement, j’ai facilement plongé dans l’histoire, et j’étais très curieuse de savoir comment l’auteure allait amener cette superstition dont il est question dans le résumé.

Je me suis vraiment attachée au personnage d’Izana. Depuis toute petite, sa mère adoptive lui interdit de sortir dehors, sous prétexte que cela est dangereux pour la petite fille. Izana, elle est curieuse de ce monde et lit tout ce qui lui tombe sous la main pour en apprendre un peu plus. Cela n’est pas sans rappeler le conte de Raiponce, enfermée dans sa tour, mais là s’arrête toute ressemblance.

Mon coeur s’est serré pour elle lorsque, plus grande, elle a bravé l’interdit de sa mère et découvert qu’elle était “vilaine”, suite aux paroles méchantes et méprisantes d’enfants du village. C’est d’ailleurs à partir de ce moment là qu’un changement opère en Izana : elle passe d’une jeune fille rêveuse et optimiste, avide de découvrir le monde, à une adolescente blessée, amère et qui se terre pour que personne ne la voit.

La légende est très bien amenée, entourée d’une aura de mystère, et l’auteure la lie très habilement aux personnages du roman, à savoir Izana et Namino. Le tout est très subtil et laisse vraiment planer un sentiment de malaise, comme si je savais déjà que quelque chose allait mal se passer. Izana est indéniablement liée à cette légende, même si elle ne s’en rend pas forcément compte. C’est surtout dans le deuxième tiers du roman qu’on en apprend un peu plus sur cette histoire ancestrale, et à partir de ce moment là, il m’a été difficile de lâcher le livre.

La fin m’a laissée sans voix, je ne m’y attendais absolument pas. Et même quelques jours après avoir terminé ce roman, j’y repense encore… Merci aux éditions Lumen pour cette belle découverte.

 

A Court of Wings and Ruin – Sarah J. Maas

What we think to be our greatest weakness can sometimes be our biggest strength.”

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FullSizeRender (5)Titre : A Court of Wings and Ruin
Auteur : Sarah J. Maas
Editeur : Bloomsbury
Date de publication : mai 2017

Note : 4/5

1

Feyre est de retour dans la Spring Court, où elle se retrouve contrainte de jouer un rôle pour préserver ceux qu’elle aime. Elle est plus déterminée que jamais à soutirer le plus d’informations possibles de Tamlin, quitte à semer le désordre dans sa cour.

Mais bientôt, les événements s’enchaînent et la guerre qui menace depuis quelques temps fini par éclater.

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Avec A Court of Wings and Ruin, Sarah J. Maas démontre encore une fois sa grande imagination et son talent à nous entraîner dans un univers riche et plein de rebondissements.

Le début est assez angoissant, avec tout le poids qui pèse sur les épaules de Feyre. Elle doit jouer un rôle et ne pas se faire démasquer. Je ne sais pas comment elle a fait pour supporter cette situation, encore une fois elle se montre très forte et déterminée. On est très loin de la Feyre détruite et peu sûre d’elle qu’elle a pu être. On a face à nous une jeune femme qui assume totalement ce qu’elle est et qui fait preuve d’une grande force d’esprit. Je n’en attendais pas moins d’elle, connaissant l’auteure pour nous concocter des personnages féminins très forts.

Nesta est d’ailleurs celui qui m’a le plus surprise dans ce troisième tome. Ce qu’elle est devenue, ce qu’elle cache au fond d’elle… Tout ça m’a beaucoup intriguée, d’autant plus qu’on ne découvre vérité qu’à la fin. C’est vraiment un personnage très fort, avec un caractère affirmé et marqué, comme en témoignent les piques bien senties qu’elle lance à Cassian ou encore Amren. Bien sûr, elle reste fidèle à elle-même au début du roman, mais les événements l’obligent à se dévoiler petit à petit. Attention, je ne dis pas qu’elle devient douce et gentille, on parle de Nesta quand même ! Elaine, quant à elle, est totalement effacée. Elle qui était pourtant lumineuse au début de la saga, est mise de côté je trouve.

Les tensions sont à leur comble entre les personnages à cause de la guerre qui menace d’exploser, et il en va de même entre les différentes cours. J’ai beaucoup aimer découvrir ces dernières, et surtout leur High Lord.

Petits points négatifs dans ce roman : la relation Feysand. Autant, dans le deuxième tome, je les ai vraiment appréciés, autant là, ils m’ont parfois agacée avec leur “mate” à tout va et leurs déclarations… Ils ont une très belle relation basée sur le choix, le respect et l’égalité, mais le rappeler trop souvent nuit à la perception que j’ai d’eux.

Autre point négatif, le rythme du roman. Le début est assez long et lent, j’ai eu l’impression que Sarah J. Maas faisait s’éterniser certains moments (je pense notamment à la rencontre entre les cours) au détriment d’autres qui ont été bâclés : LA FIN ! Tout s’est enchaîné beaucoup trop rapidement, de manière chaotique. Des personnages font leur réapparition, sortis de nulle part, des événements improbables et pas très crédibles se produisent… Bref, j’ai été vraiment déçue par la dernière partie du roman. J’ai quand même passé un bon moment, versé quelques larmes, mais ce n’est vraiment pas à la hauteur de ce que j’ai pu lire venant de Sarah J. Maas.

Inséparables – Sarah Crossan

« Elle n’est pas un morceau de moi. Elle est moi totalement et sans elle il s’ouvrirait un dévorant espace dans ma poitrine, un trou noir en expansion que rien d’autre ne pourrait combler. Vous voyez ? Rien ne pourrait combler ce vide. »

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Titre
: Inséparables
Auteur : Sarah Crossan
Editeur : Rageot
Date de publication : mai 2017

Note : 5/5

1

Grace et Tippi sont deux soeurs siamoises qui entrent pour la première fois au lycée. Elles se soutiennent face aux regards des autres. Lorsque Grace tombe amoureuse, c’est tout son monde qui vacille.

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Ce roman est un véritable claque, un coup de poing au coeur… Écrit en vers libres, il nous transporte dans le quotidien de Grace et Tippi, deux soeurs siamoises. N’ayant plus les moyens de leur payer des cours à domicile, leurs parents les inscrivent dans une école privée. Ce sera la première fois, pour Grace et Tippi, qu’elles seront confrontées aussi directement au regard des autres adolescents de leur âge.

Le fait que le roman soit écrit en vers libre est un choix à la fois audacieux et pertinent de l’auteure. Je trouve que cela donne une dimension encore plus frappante au contenu du texte. Grace nous raconte donc, de son point de vue, son histoire et celle de sa soeur. Différentes parties se détachent, chacune dotée d’un titre, comme dans un recueil de poèmes. Chaque “poème” raconte une partie de leur vie en tant que soeur siamoise.

L’auteure aborde ce sujet avec beaucoup de délicatesse et d’adresse. Elle a su trouver l’équilibre et les mots justes pour rendre ses personnages authentiques et touchants. Je me suis complètement plongée dans le texte très bien écrit. La lecture peut paraître surprenante au début, voire légèrement saccadée, mais c’est temporaire. Une fois que les yeux habitués aux vers libres, c’est une lecture absolument magnifique qui s’ouvre à nous. Il m’a laissé une impression durable, et même quelques jours après j’y pense encore.

Je n’ose pas vous en dire plus sur l’intrigue ou les personnages que l’on rencontre, je préfère vous laisser tout découvrir de vous-même… Je peux en tout cas vous dire que ce roman est un véritable bijou.

Le phénomène Philomène – Emmanuelle Cosso-Merad

Chacun rate l’autre depuis le début : l’école ne comprend pas Anatole et Anatole ne comprend pas l’école.”

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Titre : Le phénomène Philomène
Auteur : Emmanuelle Cosso-Merad
Editeur : Sarbacane
Date de publication : juin 2017

Note : 5/5

1

Anatole et l’école, c’est une longue suite de rendez-vous manqués. Il faut dire qu’avec sa dégaine d’ado balourd et sa tignasse de cheveux qui lui tombent devant les yeux, il n’a pas l’étoffe d’un héros. Du moins, à première vue. Car en regardant mieux, on pourrait s’apercevoir qu’il a un sourire craquant… et aussi un don : celui de voir les fantômes.
Le fantôme de Philomène, une jeune fille morte en 1870, dans l’accident de la filature qui se tenait à la place du collège.
Repérer un fantôme, c’est déjà pas banal. Mais quand ce fantôme vous apprend qu’un grave danger menace la vie de tous les élèves et que vous seul pouvez les sauver, ce rendez-vous-là, pas question de le rater !

2


Voilà un roman jeunesse vraiment chouette ! L’écriture est fluide et entraînante, les personnages attachants et l’intrigue très bien construites. Le petit plus ? Les jolis dessins et les effets de police qui parsèment les pages du livre !

L’histoire est racontée par Juliette, collégienne qui se lance dans l’écriture journalistique. Elle nous présente donc Anatole, son camarade de classe et aussi le personnage principal. On découvre à travers le regard de Juliette un garçon plutôt introverti, sujet aux moqueries des autres pour sa grande maladresse et son inattention en classe… mais aussi, pour notre journaliste, un adolescent sensible, courageux et juste. Anatole est fidèle à lui-même et se fiche du regard des autres. Je me suis tout de suite attachée à ce garçon dégingandé au coeur tendre.

Juliette m’a beaucoup fait rire. Elle écrit avec ce qu’elle considère être un ton de journaliste professionnelle, et fait preuve d’un grand sens de l’humour. Le tout est très dynamique, et j’ai très bien imaginé l’ado débordante d’énergie qui se cachait derrière ce texte. Dès le début, j’ai ressenti son petit faible pour Anatole, et j’ai trouvé ça adorable et tout mignon !

Le choix de narration est assez surprenant, c’est comme si Juliette savait absolument TOUT d’Anatole alors qu’elle est extérieure à ses pensées. Mais heureusement, elle finit par intervenir et faire partie intégrante de l’histoire plutôt que de rester une spectatrice/narratrice.

Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, j’ai vraiment beaucoup aimé. Ca se lit tout seul, les pages se tournent très vite. Le rythme est entraînant, et le ton n’est pas toujours léger. Je pense notamment à la toute dernière partie du roman où un secret assez sombre est révélé.

Bref, ce roman a tout d’une pépite de la littérature jeunesse ! Merci aux éditions Sarbacane !

Scarlett Epstein rate sa vie – Anna Breslaw

Ma petite, ta vie a commencé à l’instant où tu as écrit ton premier mot sur une feuille de papier.”

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Titre
: Scarlett Epstein rate sa vie
Auteur : Anna Breslaw
Editeur : Gallimard Jeunesse
Date de publication : janvier 2017

Note : 5/5

1

Quand la série télé préférée de Scarlett est brusquement supprimée et que Gideon, son alter ego, semble soudain lui préférer le monde obscur et lointain des personnes populaires, Scarlett se tourne vers son forum d’écriture de fanfiction, en quête de réconfort. Là, les personnages qui l’inspirent ne sont plus les starlettes des séries mais ceux de la vraie vie: ses amis du lycée.Et s’ils découvraient ce que Scarlett pense vraiment d’eux, elle pourrait se retrouver dans une situation bien plus dramatique de tout ce qu’elle a bien pu voir à la télé…

2


J’ai eu un GROS coup de coeur pour ce roman ! Pour l’histoire en elle-même, mais surtout pour le personnage de Scarlett, que j’ai trouvé génialissime.

Le récit est raconté à la première personne, du point de vue de Scarlett. Sa manière de parler traduit un caractère très franc, elle ne mâche pas toujours ses mots. Et surtout, elle est caustique, ce que j’ai adoré ! Son ’humour et son sens de l’autodérision sont très développés, personne n’y échappe. Sa situation familiale n’est pas forcément facile, mais elle le vit plutôt bien.

Sa passion pour Lycanthrope College (qui, au passage, a l’air cliché au possible, mais qui m’a bien fait rire) et pour l’écriture d’une fanfiction autour de cette série se ressent beaucoup. J’ai bien aimé cette dimension du roman, puisque c’est une grande partie de l’univers de Scarlett. La fanfiction est le moyen qu’elle a trouvé pour s’exprimer et se créer un réseau d’amis quand le lycée ne correspond pas à ses attentes. On découvre une communauté soudée, et surtout qui partage la même passion.

Certains aspects du roman m’ont rappelé Fangirl, de Rainbow Rowell, qui aborde cette même thématique un peu geek de la fanfiction. Mais le petit plus de Scarlett Epstein rate sa vie, c’est que l’auteure prend le temps de nous familiariser avec le vocabulaire de cet univers que l’on découvre. Certains mots ne m’étaient pas du tout familiers, comme les fix-it.

J’ai beaucoup aimé l’initiative de Scarlett d’écrire une fanfiction sur sa propre vie au lycée, en lui donnant une touche complètement surréaliste et très drôle. C’est assez original et, je vous l’avoue, elle m’a fait mourir de rire ! Le ton mordant de Scarlett et son humour caustique m’ont totalement conquise !

Les autres personnages du roman sont tous attachants, et bien que l’auteur reprend les codes de la rom-com ado et américaine, elle ne tombe pas dans les clichés et nous offre des personnages surprenants, qui sortent un peu de l’ordinaire. L’un de mes préférés est Ruth, cette femme de 73 ans qui fume des joints et qui sert un peu de modèle à Scarlett quand sa mère, Dawn, n’est pas à la hauteur. J’ai vraiment passé un excellent moment avec cette lecture, et pour un premier roman, Anna Breslaw fait fort !

 

Rage – Orianne Charpentier

Elle a l’impression que son nouveau monde pourrait s’écrouler encore, comme l’ancien. C’est ce qu’elle a appris en mille ans d’existence : chaque seconde de nos vies, chaque battement de cœur, peuvent être le compte à rebours d’une catastrophe imminente.”

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Titre
: Rage
Auteur : Orianne Charpentier
Editeur : Gallimard Jeunesse
Date de publication : mars 2017

Note : 4/5

1

RAGE… C’est le surnom que son amie lui a donné.
C’est désormais ainsi qu »elle se nomme, pour oublier son prénom, ce nom d’avant, celui de son enfance, d’avant l’exil, la déchirure. Son pays d’origine, on ne le connaîtra pas.
Il nous suffit de deviner que Rage a eu affaire à la violence des hommes, de la guerre. Et voilà réfugiée en France, sans plus de repères, ni de famille. Telle une bête traquée, elle se méfie de tous. Mais un soir, sa route croise celle d’un chien – dangereux, blessé, visiblement maltraité. Désormais, sa propre survie passe par celle de l’animal…

2


Ce roman est très court (une centaine de pages) mais vraiment percutant dans la manière dont il est écrit. On y découvre Rage, jeune fille au passé douloureux, qui raconte à la première personne son histoire. Le rythme est saccadé, le ton transmet à la fois colère et détresse, traduisant parfaitement les sentiments de Rage.

Rage est un personnage meurtri par son passé. Ce qui est plutôt troublant, mais en même temps totalement compréhensible, c’est qu’à la fin du roman, on ne sait pas ce qui est arrivé à la jeune femme. Tout est dit à mi-mot et laisse place à l’imagination du lecteur, qui peut alors envisager les scénarios possibles. Malgré tout, on se doute qu’elle a dû subir des atrocités et on ne peut que comprendre sa pudeur et son refus d’en parler. Le personnage de Rage est fort, bien que brisé. Elle utilise le chien de combat comme une bouée de sauvetage, et s’autorise enfin à s’ouvrir aux autres et à entrevoir un petit brin d’espoir.

Arrivée à la fin du roman, je suis restée un peu sur ma faim. Une centaine de page, c’est très court, ça se lit très vite et ça ne m’a pas vraiment laissé le temps de m’installer dans ma lecture et de m’imprégner totalement de l’histoire. Malgré tout, j’ai apprécié ce livre et je remercie Gallimard Jeunesse pour cette découverte.

Un truc truc comme un biscuit craquant – E. Lockhart

En gros, je ne comprends rien à ce qui se passe dans ma vie. C’est pour ça que je ne peux pas en parler.”

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Titre
: Un truc truc comme un biscuit craquant
Auteur : E. Lockhart
Editeur : Casterman
Date de publication : mai 2017

Note : 4/5

1

« J’ai 15 ans, 11 rendez-vous avec ma psy et 4 grenouilles en céramique. » Tel est le désespérant constat que Ruby fait de sa vie.Sans compter qu’en 10 jours, elle a rompu avec son petit copain, s’est gravement disputée avec sa meilleure amie, a bu sa première bière (beurk), a été prise sur le fait par sa mère (aïe!) et a subi une attaque de panique colossale.
Mais Ruby a des réserves d’intelligence (et de mauvaise foi). Elle est surtout persuadée que l’existence est une aventure à haut risque totalement réjouissante, un vêtement tout doux mais qui gratte un peu. Oui, mille fois oui, la vie selon Ruby, c’est finalement un truc truc comme un biscuit craquant !

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J’ai beaucoup aimé me plonger dans les déboires amoureux et le quotidien pas toujours facile de Ruby. On la suit principalement à travers sa thérapie avec le docteur Z, psychologue. Elle nous raconte, chapitre par chapitre, chacun des garçons qui ont marqué sa vie amoureuse et comment les événements se sont enchaînés pour l’amener à sa situation actuelle : sans amies, ni amoureux. On découvre alors une héroïne attachante, et je l’ai vraiment appréciée pour son grand sens de l’autodérision.

Plutôt effacée face à ses amies, Ruby fait toujours ce qui est attendu d’elle. Elle se place dans une attitude un peu passive, sans se montrer son véritable caractère, la Ruby cachée tout au fond d’elle.. Le jour où tout bascule,, elle se met à faire des crises d’angoisse parce qu’elle ne sait plus où elle en est. La thérapie avec sa psychologue l’aide beaucoup à faire la part des choses, même si pour elle ce n’est qu’une perte de temps. J’ai bien aimé la voir évoluer et passer de la fille effacée à une adolescente plus affirmée. Libérée de son groupe habituel de copines, elle se retrouve obligée de penser par et pour elle-même.

Le seul bémol concernant Ruby, c’est qu’elle juge parfois un peu trop ses camarades sur leur apparence (notamment pour Hutch et son acné, ou encore Nora, qui est bien souvent réduite à sa grosse poitrine…) ou leur comportement (je pense ici à Melissa).

Bien sûr, le sujet principal qui préoccupe Ruby, ce sont les garçons, comme beaucoup de filles à son âge. Tout au long du roman, je me suis demandée si elle allait finir avec un garçon de sa liste ou aucun, et j’ai vraiment aimé le choix de l’auteure concernant cette question. Je ne vous en dirai pas plus, au risque de vous spoiler.

Un des autres points forts de ce roman : les notes de bas de page. Elles sont un vrai petit plus, j’ai eu l’impression que Ruby était juste derrière mon épaule et commentait en direct ma lecture, ajoutant des petites anecdotes et des précisions sur certains éléments.

Un truc truc comme un biscuit craquant regroupe deux romans en un, et cela se ressent un peu dans la seconde partie, avec certaines répétitions sur des éléments clés de la vie de Ruby. Cela n’enlève cependant rien à l’intrigue. L’écriture est fluide et agréable. J’ai passé un très bon moment en compagnie de Ruby, et j’attends la suite en 2018 avec impatience !

Merci aux éditions Casterman pour l’envoi de ce roman.