Pour certaines ou certains, écrire dans un livre est une atrocité. J’ai longtemps partagé cette idée : écrire dans un livre, c’est le souiller. Au même titre que corner les pages ou casser le dos.
Pourtant, me voilà aujourd’hui à faire toutes ces choses !
UNE DÉMARCHE PROGRESSIVE
L’année dernière, je considérais encore mes livres comme des objets sacrés. Un dos cassé, une page cornée étaient pour moi un motif de rupture immédiate avec un livre. Il devait être immaculé, sinon il ne méritait pas sa place dans ma bibliothèque.
Pour marquer les passages ou les citations que j’aimais bien, j’utilisais des micro post-its. Mais ce système m’a vite lassée (en plus je n’aime pas les petits bouts qui dépassent de la tranche du livre).
J’ai très vite fini par corner les pages, pour marquer physiquement le passage que j’aimais bien. Dans la continuité, j’ai commencé à souligner des passages ou des phrases dans mes livres, au crayon de papier.
Finalement, passées les premières hésitations, je me suis rendue compte que j’aimais bien laisser ma trace dans les livres que je lisais.
ETAPE SUIVANTE : L’ANNOTATION
Je me suis très vite sentie limitée par le simple fait de souligner certaines phrases d’un livre. J’avais envie d’exprimer ce que des passages m’évoquaient, provoquaient en moi. Surtout dans les essais ! Certains arguments des auteurs et autrices que je lisais m’interpellaient. J’ai donc commencé à griffonner mes réflexions dans les marges, à la va-vite.
Annoter un livre, pour moi, permet de mettre à l’écrit des impressions et des sentiments qui, si on ne les notent pas, s’évaporent. Ça me permet de fixer ce que je ressens au moment où je lis ce livre.
On ne lit pas de la même manière à différente périodes de nos vies. Ma vision de lectrice à 25 ans n’est pas la même que celle que j’avais à 20 ans ou à 15 ans. Et j’aime l’idée que, si je relis un livre annoté à 30 ans, je pourrai retrouver les impressions qu’il m’a faites avant, et en ajouter de nouvelles.
En bref, ça me permet de rendre l’expérience de lecture encore plus vivante et marquante. (et je ne vais pas vous mentir, ça facilite l’écriture de chroniques pour plus tard !)
COMMENT ANNOTER UN LIVRE ?
Il y a la méthode cornage de page / crayon de papier que j’ai improvisée, mais d’autres personnes sont beaucoup organisées que moi.
LES SURLIGNEURS
Il est possible d’utiliser des surligneurs. C’est plus visible que le crayon de papier. Personnellement je n’ai pas encore passé le cap, mais j’y songe de plus en plus.
On peut même s’inventer un code couleur (bleu pour passages tristes, rose/rouge pour l’amour….) même si je pense qu’on retrouve vites les mêmes limites que pour les post-its. Si à chaque fois qu’on veut lire, il faut transporter une trousse pleine de surligneurs, ça peut vite devenir contraignant et gâcher l’expérience de lecture.
LES NOTES & SYMBOLES
Ecrire dans les marges peut se faire sous forme de mots, de phrases ou de symboles. Par exemple, une astérisque ou des crochets pour marquer un passage clé. Un point d’interrogation pour un passage qui nous questionne, un point d’exclamation pour un autre qui nous met en colère.
Pour les livres lus en langue étrangère, on peut traduire un mot qu’on ne comprend pas dans la marge ou en dessous du mot en question.
Au delà des symboles, on peut laisser parler nos impressions sur ce qu’évoque le texte qu’on lit. Par exemple, dire qu’on n’est pas d’accord avec tel passage pour telle raison. Ou au contraire, aller dans le sens de l’auteur ou de l’autrice. Ecrire une autre référence qui nous est évoquée.
Parfois, j’ai trop de choses à dire sur un passage, je me retrouve à écrire n’importe comment sur la page. Certaines personnes préfèrent ajouter un gros post-it pour mettre clairement leur pensée à l’écrit, mais je préfère le côté brouillon !
Et vous, vous annotez/soulignez/surlignez vos livres ?
J’aime beaucoup ton article. Très intéressant. Moi j’ai toujours surligné les passages marquants dans tous les livres que j’ai lus. J’ai également un petit carnet dans lequel je fais le résumé de mes lectures juste après. J’ai lu bien plus tard qu’effectivement, certains considéraient le fait de surligner ou d’annoter comme un sacrilège, ou une sorte « d’étalage de soi » car on expose dans le livre ce qui nous marque. J’ai d’abord pensé que c’était vrai et j’ai choisi de ne plus forcément le faire mais, cette habitude était déjà devenue trop ancrée. Tout est donc revenu naturellement pendant mes lectures et franchement j’aime beaucoup ça. Oui, j’aime le fait de pouvoir réouvrir les livres que j’ai lus et redécouvrir les passages surlignés ou annotés. Je considère ça comme mon ressenti à l’instant T et j’aime qu’il y’ait une trace de cela dans mes livres 🙂
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Merci beaucoup. Je te rejoins complètement ! Je ne considère pas écrire dans son livre comme un « étalage de soi », mais plutôt comme une lecture active ^^
Par contre, quand tu dis surligner, tu veux dire que tu utilises des surligneurs de couleur ? Ca ne déborde pas de l’autre côté de la page ? C’est ce qui me freine le plus pour passer le cap !
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Oui c’est ça ! Je ne surligne pas dans tous mes livres, quand je constante effectivement que les pages sont trop fines et que ça peut déborder de l’autre côté alors je ne le fais pas. Dans ce cas là soit j’entoure le numéro de la page ou alors je l’écris dans les dernières pages vierges du livre 😄
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Étonnamment oui et non, les romans en général si ils sont en français je n’y note rien, en anglais ça m’arrive de noter des traduction; par contre si je lis un essai, il va vite se retrouver avec quinze mille post-it de partout et d’éventuelles annotations !
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J’écris beaucoup plus dans les essais ou livres en VO que dans les livres français aussi ^^
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Pour moi, impossible de surligner ou d’annoter puisque je revends mes livres ! Vu mon âge, je ne garde que les beaux livres et ma pièce bibliothèque c’est déjà pleine ! Par contre, j’ai tjs mon téléphone et ma tablette a côté de moi. Mon tél pour faire un fichier dans Notes où je note mes impressions, ressentis, etc. Ma tablette pour écrire les citations que je relève sur le site Babelio. 2 outils indispensables pour les futures chroniques…Ah, juste un détail, par expérience, je n’ai pas pris de plaisir à rouvrir un livre surligné ou annoté…surtout quand on le fait 20/30 ans et plus après … Comme quoi tous différents ! Merci pour ce post !
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Merci à toi pour ton commentaire ! J’aime bien découvrir les habitudes de chacun.e sur ses lectures. Je faisais pareil que toi avant, mais je n’aimais pas me retrouver avec des citations éparpillées partout (c’est mon côté désorganisée ^^). En faisant directement dans le livre, j’ai tout de suite accès à ce que je cherche 😉
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Je ne fais rien de tout ça mais ça ne me dérange pas quand ce sont les livres d’occasion ou ceux que l’on me prête. En revanche, le marqueur… Il y a intérêt à ce que ce soit sur du papier de qualité sinon tu auras la mauvaise surprise de l’encre qui aura bavé de l’autre côté de la page !
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Haha c’est exactement pour cette raison que je reste au crayon de papier. En plus, ça s’efface si besoin 😉
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Mes parents annotaient leurs livres quand ils étaient à la fac. Et comme j’ai fait les mêmes études qu’eux, j’ai parfois récupéré certains des livres qu’ils avaient étudiés. J’ai à chaque fois fini par les racheter parce que c’était illisible et très pénible à la relecture.
Même si je comprends la démarche de vouloir annoter ses livres, c’est horrible pour un « étranger » de le récupérer après ! 😀
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Je comprends, d’autant plus que les livres universitaires sont faits pour travailler dessus. Si toi-même tu n’as pas la place pour, ça doit être compliqué. Je n’aurais pas aimé avoir les livres avec lesquels j’étudie griffonnés de partout ^^
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Je comprend très bien l’intérêt d’annoter ses livres, mais personnellement je ne peux pas m’y résoudre. C’est un avantage que je trouve à la lieuse, je peux surligner des passages ou annoter, ça ne me dérange pas vu que c’est juste un fichier électronique et non un bel objet livre ^^ mais chacun ses habitudes.:D
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C’est vrai que surligner sur liseuse laisse moins de trace, mais je me retrouve limitée pour annoter dessus. J’ai un peu plus de mal à écrire ma pensée que sur un livre ^^
Mais comme tu dis, chacun ses habitudes. Ca permet de pouvoir mieux échanger 😉
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J’en suis encore à corner les pages 😂 mais ça fait un moment que j’hésite avec les surligneurs pour marquer mes citations favorites! Je ne suis pas sure que j’aurais des choses à annoter par contre
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Je n’ose pas sauter le pas des surligneurs, j’ai trop peur que l’encre bave et traverse la page ^^
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😂comme tu m’as dit avec un vieux livre déjà lu haha
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Et ben oui, c’est pas bête ^^😂
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Je trouve ton article très intéressant! Les livres sont vus par beaucoup de lecteurs comme des objets auxquels il ne faut pratiquement pas toucher. Je trouve ça triste de garder des livres qui m’ont fait vibrer dans une bibliothèque impeccable. Je n’annote pas particulièrement mes livres, systématiquement, mais je n’ai aucun scrupules à le faire, tout comme je trimbale mes livres partout. Ils ont donc du vécu, parfois un peu de terre, ont connus la neige ou le bois. J’ai donc des souvenirs de lecture reliés à des lieux, des moments et mes livres « parlent ». Je trouve que ça fait partie du bonheur d’être lecteur.
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Je te rejoins complètement ! J’aime bien avoir des souvenirs concrets liés à un livre, que ce soit mon ressenti ou une trace physique de l’endroit où je l’ai lu ^^
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Ahaha, je fais partie des gens qui ont sûrement dû se dire « aïe, aïe, aïe » pendant la lecture de ton article. Déjà, je n’aime pas noter en général, que ce soit sur le livre ou même ailleurs, car ça me coupe de ma lecture. (même si j’ai tendance à parfois le faire sur ma liseuse, j’avoue)
Et puis… Est-ce que tu penses du coup les filer en occasion ? Parce que du coup, je te déteste T_T. Le nombre de fois où je suis tombée sur un livre annoté, surligné… Je ne les prends jamais. Pourquoi ? Il y en a qui trouvent que c’est intéressant de voir ce qui a intéressé le lecteur d’avant, mais moi, c’est le contraire ! Ca parasite ma propre lecture et mes propres pensées d’avoir celles des autres ! (je me rends compte que je suis très individualiste côté lectures) Du coup, j’ai préféré passer à côté de bonnes occasions, surtout que… Le nouveau lecteur ne peut souvent pas l’annoter lui-même s’il en a envie car quelqu’un d’autre l’aura fait à sa place, à sa propre sauce. C’est pas tellement le côté supposément sacré des livres (bien que j’étais comme ça à une époque), mais plutôt qu’il soit vierge d’autres pensées que celui de l’auteur.
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Ah tu me mets face à un paradoxe ^^ si j’annote mes livres, c’est parce que je vais les garder. Je ne revendrais jamais un livre d’occasion dans lequel j’ai écrit, par respect pour celleux qui l’achèteront. Je sais bien que tout le monde ne partage pas ma vision des choses ^^
Par contre, si je tombe sur un livre d’occasion déjà annoté, mon premier réflexe sera d’être mécontente. Mais après j’aurai la curiosité de voir ce que la personne a écrit (c’est un côté voyeuse j’imagine ^^)
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Oh d’accord, je comprends, tu n’es donc pas une vilaine qui m’embête avec les livres d’occasion 😛
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Haha non, promis 😉
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Moi ça dépend, certains livres je ne veux ni corner des pages ou écrire dedans, alors que dans d’autres j’écris au stylo sans problème. C’est plutôt amusant de relire les notes qu’on avait laissé dans un livre il y a des années, mais pour moi surligner ce serait trop. Je le fais seulement pour les livres qu’on étudie en cours. En tout cas cet article est intéressant! 😉
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