Une mère – Alejandro Palomas

“Il n’est pas d’aubes violettes sans yeux pour les refléter, ni de longs chemins sans pieds pour les parcourir.”

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Titre
: Une mère
Auteur : Alejandro Palomas
Editeur : Le Cherche-midi
Date de publication : 2017

Note : 4/5

1

Barcelone, 31 décembre. Amalia et son fils Fernando s’affairent en attendant leurs invités. En ce dîner de la Saint-Sylvestre, Amalia, 65 ans, va enfin réunir ceux qu’elle aime. Ses deux filles, Silvia et Emma ; Olga, la compagne d’Emma, et l’oncle Eduardo, tous seront là cette année. Un septième couvert est dressé, celui des absents.
Chacun semble arriver avec beaucoup à dire, ou, au contraire, tout à cacher. Parviendront-ils à passer un dîner sans remous ?
Entre excitation, tendresse et frictions, rien ne se passera comme prévu.

2

Dans ce roman d’Alejandro Palomas, on ressent bien que c’est la mère qui est l’élément fédérateur de cette famille un peu hétéroclite. Elle est au centre de tout, et on la découvre à travers le regard de Fernando, le narrateur. Petit à petit, on apprend à connaître cette femme un peu déjantée, très naïve, marquée par son divorce et qui redécouvre la vie.

Ses enfants sont très différents, entre Silvia qui est extrêmement maniaque et dure, Emma qui est désespérée d’aimer et Fernando, qui est celui sur qui les autres peuvent toujours compter, tout le monde se tourne vers lui en cas de problème. A cela s’ajoute l’oncle complètement déjanté et l’agaçante Olga. A eux six, ils font des étincelles !

Le récit alterne entre le moment présent, c’est-à-dire le soir du 31 décembre, et des flashbacks qui permettent de comprendre l’histoire de chacun des membres de la famille. J’ai apprécié ces petits retour dans le temps parce qu’ils m’en ont appris beaucoup sur le caractère des personnages, et les événements qui les ont marqués et changés. Chacun a connu sa part de malheur, mais au final, ce qui est beau et ce qu’Alejandro Palomas nous montre, c’est que la famille est toujours là. Ils se serrent les coudes et restent soudés faces aux aléas de la vie. Le tout est raconté avec beaucoup de délicatesse et d’humour. Une très bonne lecture !

Je remercie encore les éditions Le Cherche-Midi pour cette belle découverte !

The Winner’s Curse – Marie Rutkoski

“Isn’t that what stories do, make real things fake, and fake things real?”

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Titre
: The Winner’s Curse
Auteur : Marie Rutkoski
Editeur : Bloomsbury
Date de publication : 2014

Note : 4/5

Ce roman est aussi disponible en français, The Curse, publié aux éditions Lumen.

1

Fille du plus célèbre général d’un empire conquérant, Kestrel n’a que deux choix devant elle : s’enrôler dans l’armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n’est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la  » malédiction du vainqueur  » : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l’objet de sa convoitise.

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Le contexte du roman n’est pas sans rappeler celui d’Une braise sous la cendre, de Sabaa Tahir. Comme dans Une braise sous la cendre, la population est divisée en deux catégories : les Valorians, peuple de militaires belliqueux, et les Herrani, plus doux et cultivés, réduits en esclavage.

L’écriture est fluide, je trouve qu’on rentre facilement dans l’univers créé par Marie Rutkoski.

Kestrel est une héroïne avec qui j’ai eu un peu de mal au début du roman. Je l’ai trouvée fade et un peu trop prévisible. Elle se complait dans son rôle de fille du grand général Trajan. Mais en parallèle, elle m’a impressionnée par certains aspects de son caractère : elle sait ce qu’elle veut et n’a pas peur de le dire, les conventions ne sont pas faites pour elle. Elle a un caractère plutôt déterminé, et c’est une grande qualité vu les pressions sociales qui pèsent sur ses épaules.

Quand Kestrel achète Arin au marché, on se doute tout de suite qu’il va se passer quelque chose entre eux deux. Je me suis doutée qu’Arin tramait quelque chose de louche, mais il est assez facile de lui pardonner parce qu’il a ses raisons. Son côté mystérieux est plutôt fascinant, et la question de ses origines nous est révélée petit à petit.

J’ai vraiment apprécié cette lecture et il me tarde de lire la suite !

Comme un poisson dans l’arbre – Lynda Mullaly Hunt

« Pour eux, « retard de lecture » résume tout. Comme si j’étais une boîte de soupe dont ils pouvaient lire les ingrédients pour tout savoir de ce qu’il y a à l’intérieur. Il y a pourtant des tonnes d’informations sur la soupe qu’on ne peut pas indiquer sur l’étiquette, comme son odeur, son goût, la chaleur qu’elle procure quand on la mange. Je suis forcément davantage qu’une fille qui ne sait pas lire. »

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Titre
: Comme un poisson dans l’arbre
Auteur : Lynda Mullaly Hunt
Editeur : Castelmore
Date de publication : 2015

Note : 5/5

Les éditions Castelmore ont récemment créé, en collaboration avec l’association Plume d’Argilège, une collection de romans dédiés aux lecteurs dyslexiques. Cette collection, appelée DYS, présente une série de romans appréciés du publiques, qui ont été totalement remaniés pour rendre la lecture plus facile. Tout a été retravaillé, que ce soit le format du livre, le grain du papier, le texte ou encore la police.

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Le roman Comme un poisson dans l’arbre fait partie de cette collection : vous pouvez le trouver en format classique et en format DYS.

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Ally, 12 ans, a un secret inavouable: elle ne sait pas lire. Elle est parvenue à bien le cacher pendant toute sa scolarité, mais son secret lui pèse de plus en plus. Mais, le jour ou un nouveau professeur prend sa classe en charge, sa vie bascule: il essaie de la comprendre sans la brusquer et valorise les talents créatifs d’Allie. Il ne la prend pas pour une idiote et l’encourage, jusqu’au jour où il parviendra à mettre un mot sur les difficultés de lecture d’Ally: elle est dyslexique. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions !

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Comme un poisson dans l’arbre est un roman qui aborde une thématique peu vue dans la littérature jeunesse, et que j’ai trouvée vraiment intéressante : celle de la dyslexie et des troubles de l’apprentissage. J’ai apprécié le style de l’auteure, son écriture est légère et pleine d’humour. Son choix de raconter l’histoire du point de vue d’Allie m’a paru judicieux, puisque cela nous permet de plonger directement dans ses pensées et ses ressentis face à sa situation.

Je me suis tout de suite attachée à Allie. C’est une héroïne pleine d’entrain et de vitalité, mais elle se retrouve limitée par ses difficultés scolaires et brimée par les moqueries de ses camarades. Pour compenser son mal à lire et écrire, Allie enchaîne les bêtises pour que cela passe inaperçu. Malheureusement pour elle, ses tours et ses étourderies jouent à son désavantage puisqu’elle passe pour une élève insolente.

J’ai été vraiment très touchée par ce personnage parce que malgré ses troubles de l’apprentissage et ses difficultés face à ses camarades, elle fait des efforts pour s’intégrer. Elle ne comprend pas pourquoi elle est comme ça, et c’est vraiment brise coeur de la voir se débattre et se cacher pour s’en sortir. Incomprise, que ce soit par sa mère, sa maîtresse, la directrice ou les autres élèves, elle vit mal cette situation. Mais heureusement, tout s’arrange avec l’arrivée d’un nouveau maître !

Comme un poisson dans l’arbre est une très bonne lecture. L’auteure nous montre avec douceur et humour que la dyslexie n’est pas une tare et qu’il existe des solutions pour contrer ces troubles de l’apprentissage. Et surtout, qu’il ne faut en aucun cas baisser les bras !

 Je remercie encore les éditions Castelmore pour cette belle découverte !

A Court of Mist and Fury – Sarah J. Maas

“There is the darkness that frightens, the darkness that soothes, the darkness that is restful.” I pictured each. “There is the darkness of lovers, the darkness of assassins. It becomes what the bearer wishes it to be, needs it to be. It is not wholly bad or good”.

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Titre
: A Court of Mist and Fury
Auteur : Sarah J. Maas
Editeur : Bloomsbury
Date de publication : 2016

Note : 4/5

1

Après les tragiques événements Under the Mountain, Feyre est de retour dans la Cour du Printemps, auprès de Tamlin. Une ombre au tableau demeure : son marché avec Rhysand, la forçant à passer une semaine chaque moi dans la Cour de la Nuit. Mais rien ne se passe comme l’a prévu la jeune femme, et une menace plus terrifiante que jamais se profile à l’horizon.

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Ce second tome de la nouvelle série de Sarah J. Maas m’a laissée une impression un peu mitigée. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup trop de similitudes avec sa série précédente, Throne of Glass. On retrouve un peu les mêmes schémas au niveau du caractère et du comportement des personnages, des événements ou encore des dialogues. Peut-être que l’auteure n’a pas su se détacher totalement de l’univers qu’elle a créé auparavant, mais je trouve que cela se ressent beaucoup trop.

Cependant, cela ne m’a pas totalement empêchée de beaucoup apprécier ma lecture, au contraire ! L’intrigue reste très bien ficelée, les personnages sont intéressants et très bien construits, et l’écriture est toujours aussi fluide et agréable.

J’aime vraiment beaucoup le personnage de Feyre. Sarah J. Maas a vraiment un don pour créer des personnages féminins incroyables. Feyre est à la fois forte et fragile, douce et brutale. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et ses joutes orales avec Rhysand sont un vrai plaisir à lire ! Elle nous fait également passer un message féministe : on n’a pas besoin d’un homme pour s’en sortir dans la vie ! le fait que l’histoire soit racontée de son point de vue permet de suivre de près son évolution mentale et physique, après le traumatisme qu’elle a vécu Under the Mountain.

Tamlin, par contre, est descendu très très bas dans mon estime !! On le découvre sous un autre jour dans ce second tome, et ce n’est pas très glorieux pour lui. Il y a des choses faites au nom de l’amour qui ne sont finalement pas de l’amour.

En parallèle, c’est l’effet inverse qui se produit pour Rhysand. Insupportable dans le premier tome, on apprend à le connaître petit à petit et la magie opère ! Je n’en dirai pas plus, je vous laisse le découvrir par vous-même !

La fin est déchirante, mais je n’en attendais pas moins de Sarah J. Maas. Maintenant, j’attends le 2 mai avec impatience pour découvrir le tome 3 A Court of Wings and Ruin !

Momo – Jonathan Garnier & Rony Hotin

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Titre
: Momo
Auteurs : Jonathan Garnier & Rony Hotin
Editeur : Casterman
Date de publication : 2017

Note : 5/5

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Momo, vit seule avec sa grand-mère dans une grande maison, en attendant que son père, parti travailler en mer, rentre. Un peu polissonne mais appréciée de tous, elle enchaîne les bêtises et les rencontres improbables.

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Gros coup de coeur pour cette BD qui se lit comme on boit du petit lait !

Je me suis tout de suite attachée à Momo et à sa vivacité. Elle court partout, elle rit et pleure de tout, elle se fait des amis là où on s’y attend le moins… Son caractère un peu aventurier fait que tout le monde s’attache à elle, et tous l’apprécient pour son appétit de vivre. Face aux plus grands qu’elle, Momo fait preuve d’une grande force de caractère et ne se laisse pas impressionner. Elle souffre de l’absence de ses parents, on le ressent très bien dans les dessins et les dialogues. Malgré tout, elle ne se laisse pas abattre pour autant.

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Les dessins sont sublimes, et ne sont pas sans rappeler les graphismes de Miyazaki. Surtout dans la manière dont bougent et se déplacent les personnages.
J’ai aussi beaucoup apprécié le carnet de Sylvain, un personnage secondaire qu’on croise brièvement. Cela apporte un vrai plus à la BD puisqu’on peut lire à travers son journal intime ce qu’il se passe dans la vie de Momo. Ce regard extérieur permet de clarifier un peu les choses la concernant. La fin laisse présager une suite, qu’il me tarde de lire !

Je remercie Momie Librairie Dijon pour cette belle découverte !

The One Memory of Flora Banks – Emily Barr

« Today I’m going to be brave and normal. To be normal is to be brave.”

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Titre
: The One Memory of Flora Banks
Auteur : Emily Barr
Editeur : Penguin UK
Date de publication : 2017

Note : 3,5/5

Ce roman est disponible en français sous le titre Flora Banks, publié aux éditions Casterman.

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Flora est atteinte d’amnésie. Elle ne se rappelle plus ce qu’il s’est passé quelques heures auparavant : une blague d’un ami, des consignes, son âge… Mais un jour, elle embrasse un garçon qu’elle n’aurait jamais dû approcher, et elle s’en rappelle le lendemain.
C’est la première fois qu’elle se rappelle de quelque chose depuis ses 10 ans. Le seul problème ? Ce garçon en question déménage au bout du monde, et Flora est prête à tout pour le retrouver.

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Voilà un roman qui ne laisse pas indifférent ! Emily Barr nous livre ici l’histoire d’une adolescente touchée par une maladie peu répandue : une amnésie antérograde. Flora n’a plus de mémoire après celle de ses 10 ans, elle oublie ce qu’il s’est passé une heure, deux heures après.

Le récit à la première personne permet de suivre pas à pas ce qu’il se passe dans la tête de Flora. A certains moments, j’ai été aussi confuse qu’elle lorsque sa mémoire lui fait défaut. On passe brusquement du point de vue d’une adolescente de 17 ans à celle d’une petite fille de 10 ans, perdue dans ce présent qui lui est étranger. C’est difficile de garder le cap quand on ne garde aucune mémoire de ce qu’il nous arrive.

Le personnage de Flora est très attachant. Déjà à cause de sa situation pas vraiment facile, mais aussi pour ce qu’elle parvient à en faire. Sous une mémoire défaillante, on découvre une jeune fille pleine de vie, qui veut croquer le monde à pleines dents et découvrir tout ce qu’il a à lui offrir.

Les autres personnages autour d’elle sont tous touchés par cette adolescente qui traverse le globe pour aller retrouver celui qu’elle aime. J’ai trouvée Flora vraiment très courageuse, un peu casse-cou même. J’ai aussi beaucoup aimé son système de carnet et d’écriture sur le bras, qui la rendent totalement unique. J’ai parfois trouvé un peu agaçants les moments elle se remémore qui elle est et ce qu’elle fait. Cela fait partie intégrante du personnage, mais les répétitions de ces instants ont rendu la lecture quelques fois fastidieuse.

J’ai passé un très bon moment à suivre Flora dans ses péripéties jusqu’au bout du monde. Elle était partie chercher un garçon qui, pensait elle, changerait sa vie. Mais finalement, c’est elle-même qui est à l’origine des changements dans sa vie, avec son courage et sa ténacité.

De Feu et de Neige – Anne-Marie Pol


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Titre
: De Feu et de Neige
Auteur : Anne-Marie Pol
Editeur : Nathan
Date de publication : 2017

Note : 4/5

1

1812, Moscou. Félicité, jeune Française de 16 ans, vit avec sa mère sous la protection d’une riche famille russe. Malgré leur différence de classe, Félicité est amoureuse de Fédor, le fils de la comtesse. Mais la guerre éclate, Napoléon Ier a décidé d’envahir la Russie. Les Français sont devenus les ennemis des Russes. Félicité n’a d’autre choix que de fuir pour survivre.

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De feu et de neige a été une lecture très sympathique. le style d’écriture fait penser à celui du XIXème dans les tournures de phrases, le vocabulaire un peu ancien et les termes spécifiques russes employés par l’auteure. J’ai beaucoup aimé ce choix de Pol, cela m’a permis de plonger totalement dans le quotidien de Félicité, l’héroïne du roman, qui vit effectivement au XIXème siècle pendant la Campagne de Russie en 1812. Ce roman n’est pas sans rappeler la grande oeuvre de Léon Tolstoï, Guerre et Paix, qui aborde également cette période historique russe.

J’ai aussi beaucoup aimé le choix de l’auteure d’alterner entre narration à la troisième personne du singulier et extraits du journal de Félicité. Cela renforce vraiment l’immersion du lecteur dans cette période historique et dans ce que vit et ressent la jeune femme. A travers son point de vue, on découvre sa peur par rapport à ce conflit, mais aussi sa compréhension du système russe et des enjeux qui sont présents à cette époque.

L’auteure a également très bien su retranscrire les tensions qui pouvaient subvenir entre les Français et les Russes dans la société. Les rapports sont tout à fait cordiaux au début du roman, mais dès l’instant où Napoléon avance sur le territoire russe, ces derniers se retournent petit à petit contre les Français, développant un sentiment de haine quand auparavant il y avait de l’estime.

En ce qui concerne les personnages, Félicité m’a quelques fois un peu agacée. Elle est aveuglée par son amour pour Féodor, le fils de la comtesse chez qui elle travaille. Elle est parfois un peu trop lyrique dans ses élans d’amour et ses déclarations enflammées. J’ai aussi trouvé dommage qu’elle se perde en lamentations sur le sort et les possibles états d’âme de Féodor, alors que le plus important à ses yeux devraient être elle-même et sa mère. C’est une héroïne qui reste cependant attachante et admirable pour sa ténacité et sa lucidité sur les événements.

J’ai passé un très bon moment avec cette lecture, et je remercie encore les éditions Nathan pour l’envoi de ce roman.

Mon midi, mon minuit – Anna McPartlin

“C’est drôle, comment tourne le monde, comment nous gagnons et perdons, sans jamais savoir ce qui nous attend alors que nous ne cessons de faire des projets. Comment nous survivons et continuons d’avancer. Une certaine tristesse apparaît avec la survie, mais aussi des bonheurs nouveaux.”

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Titre
: Mon midi, mon minuit
Auteur : Anna McPartlin
Editeur : Le Cherche Midi
Date de publication : avril 2017

Note : 5/5

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A la suite d’un drame, le monde d’Emma, jusque là rempli de promesses, s’effondre. La jeune femme plonge dans le désespoir. Ses amis font alors bloc autour d’elle pour tenter de lui redonner le goût de vivre…
Comment survivre à la perte et au chagrin ? Quel courage l’existence peut-elle parfois exiger de nous ?

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Déjà, avant toute analyse plus en profondeur de ce roman, il faut que je vous dise une chose : j’ai eu un coup de coeur phénoménal, incroyable, intergalactique et extraordinaire.

Anna McPartlin aborde une thématique triste et difficile, celle du deuil, de la perte d’un être cher. Dès les premiers chapitres, j’ai eu le coeur lourd, brisé comme celui d’Emma, ce personnage principal qui nous raconte ce qui lui arrive. Comment surmonter une épreuve pareille ?

L’auteure a très bien su transmettre les émotions d’Emma et de ses amis, sans verser à aucun moment dans le mélodrame et les larmoiements. Tout est authentique, brut et bouleversant. Le sujet du deuil est abordé avec à la fois beaucoup de délicatesse, pour décrire les sentiments et les ressentis des personnages, mais aussi beaucoup de brutalité, puisqu’on fait avant tout face à la mort d’un être cher, et que cela ne peut qu’être déchirant.

Ce roman est d’autant plus touchant que cette thématique du deuil est quelque chose qui nous atteint tous, à un moment ou à un autre de notre vie. Tout comme Emma et ses amis, il nous faudra passer par les étapes du deuil. Mais ce qui est beau, dans le roman d’Anna McPartlin, c’est qu’en parallèle de cette mort injuste, elle nous raconte aussi la vie, à travers la reconstruction des personnages et le temps qui passe, atténuant la douleur. Une bonne partie du livre est consacrée à ce vide que cause la perte de quelqu’un, et comment le combler, comment avancer. Et encore une fois, Anna McPartlin m’a épatée par son talent d’analyse et la psychologie de ses personnages. A aucun moment elle ne tombe dans la facilité, et son écriture est superbe.

Emma est le personnage qui m’a le plus touchée puisque c’est de son point de vue qu’est écrit le roman. Avec elle, je suis passée par toutes les émotions : le chagrin dévastateur dans les premiers chapitres, la tristesse teintée de nostalgie, la culpabilité de vivre, mais aussi la joie et le rire, l’espoir… Emma est une héroïne à laquelle je me suis facilement identifiée, à la fois par sa situation professionnelle, son caractère, mais aussi par ses réactions, qui sont tellement humaines. Elle porte un regard très lucide sur ce qui lui arrive.

J’ai aussi beaucoup aimé le groupe d’amis qui reste solidaire dans cette terrible épreuve de la vie. Ils sont totalement disparate, entre la working girl, la femme d’intérieur, le prêtre et le coureur de jupon, mais ils s’accordent tous parfaitement entre eux, ils se complètent. Chacun soutient Emma du mieux qu’il ou qu’elle peut. Eux aussi sont très humains dans leur manière d’être et de réagir. Ils essaient de préserver Emma de la douleur, sans pour autant l’exclure de leurs petits bonheurs à eux. Je n’ai pas pu m’empêcher de les comparer à Friends, pour leurs chamailleries et leur amour indéniable les uns pour les autres.

Voilà, toute cette longue chronique pour partager avec vous mon coup de coeur pour ce génialissime roman. Je remercie encore les éditions Le Cherche Midi pour cette très belle découverte.

A Court of Thorns and Roses – Sarah J. Maas

“Be glad of your human heart, Feyre. Pity those who don’t feel anything at all.”

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Titre
: A court of thorns and roses
Auteur : Sarah J. Maas
Editeur : Bloomsbury
Date de publication : 2015

Note : 5/5

Lu en VO

Disponible en français sous le nom Un palais d’épines et de roses, publié aux éditions La Martinière Jeunesse.

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Partie chasser pour subvenir aux besoins de sa famille, Feyre, 19 ans, abat un loup. Sans le savoir, elle a tué un immortel, créature redoutée par les humains. Et les conséquences ne se font pas attendre. Un être terrifiant se présente chez elle et lui ordonne de la suivre à Prythian, le royaume des immortels. Là-bas, Feyre découvre que son ravisseur n’a rien d’un monstre. Tamlin est un puissant seigneur Fae qui peut aussi bien prendre l’apparence d’un humain que celle d’une bête. Chez lui, Feyre est traitée comme une princesse et rien ne lui est refusé. Mais dans sa prison dorée, elle fait d’étranges découvertes et commence à se poser des questions.

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Depuis le temps que j’entends parler de ce roman, dont je vois les éloges partout, il était temps que je le lise. J’ai globalement beaucoup apprécié ma lecture, d’autant plus que j’aime énormément ce que fait Sarah J. Maas (cf mes précédentes chroniques sur les cinq premiers tomes de la saga Throne of Glass).

Le roman s’articule en deux parties. Une première, un peu lente, qui nous permet de faire pleinement connaissance avec les personnages principaux, Feyre, Tamlin et Lucien, mais aussi de comprendre les enjeux liés à la situation actuelle entre les Fae et les humains. J’ai trouvé cette première partie un peu longue et descriptive. J’étais habituée aux rebondissements incessants de la première saga de Sarah J. Maas, et ce début a un peu freiné mon enthousiasme pour cette nouvelle série. MAIS la deuxième partie rattrape tout ! Les événements s’enchaînent, le coeur palpite et les mains deviennent moites. On retrouve le talent de l’auteure pour nous rendre chèvre et accroc à son histoire.

En ce qui concerne les personnages, je les ai tous beaucoup aimés. Feyre  a eu des airs de Katniss les premières pages du roman, lorsqu’elle chassait dans les bois, mais la similitude s’arrête là. J’ai découvert une héroïne très forte – et il faut l’être quand la survie et le bien être de sa famille reposent sur ses épaules depuis qu’elle a 11 ans. Elle est aussi très têtue et déterminée, mais sa plus belle qualité est son abnégation, que ce soit pour sa famille ou ceux qu’elle apprend à aimer plus tard. Je comprends mieux l’engouement collectif pour cette jeune femme qui a tout perdu, mais qui continue à se battre farouchement.

Sa rencontre avec le beau Tamlin est un peu tumultueuse, mais à travers le regard de la jeune femme, on découvre un personnage doux et attentionné, bien que parfois un peu rude. Le jeune homme (en apparence, puisqu’il a quelques centaines d’années au compteur) est partagé entre son devoir de Fae et le mal qui ronge son territoire depuis quelques décennies. Je me suis attachée à ce personnage, un peu en retrait et sur la défensive face à Feyre, malgré son attirance pour elle. Lucien, son ami de toujours, apporte de la légèreté dans le trio avec son humour et son opinion mitigée sur Feyre.

Sarah J. Maas a réussi à créer un nouvel univers tout aussi fascinant que celui de sa première série. On y retrouve certains éléments, comme les Fae, une héroïne courageuse et têtue et une méchante très cruelle, mais elle a su réinventer une nouvelle histoire totalement captivante. Il me tarde de lire la suite !

 

Le bel avenir – Robin Kirman

“Si tu maîtrises la langue, tu maîtrise ton destin. Telle était la leçon qu’Alice Kovac avait apprise de son père et de sa mère.”

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Titre
: Le bel avenir
Auteur : Robin Kirman
Editeur : Albin Michel
Date de publication : février 2017

Note : 4/5

1

Ils étaient jeunes et promis à un bel avenir. C’était avant que l’une de leurs camarades, étudiante comme eux dans une prestigieuse université américaine, ne soit assassinée sur le campus. Cette tragédie, et le scandale médiatique qu’elle a provoqué, hante toujours Georgia, Charlie et Alice. D’autant que les soupçons visant l’un de leurs professeurs, un homme charismatique et brillant, ne se sont jamais vérifiés. Confrontés aux défis de l’âge adulte et cherchant une explication aux mystères qui entourent ce meurtre, ils découvrent peu à peu que leur amitié est faite de secrets et de mensonges.

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Je m’attendais à lire un thriller, mais il n’en est rien. L’intrigue principale du roman tourne autour du meurtre de Julie Patel, mais l’auteure l’utilise également comme prétexte pour dépeindre l’ambiance qui règne dans l’université de Harvard dans les années 1990. On y retrouve la compétitivité entre les étudiants, la volonté d’être le ou la meilleure, mais aussi une critique implicite du système où les professeurs sont rois.

Les personnages principaux sont tous totalement différents, mais tout aussi intéressants les uns que les autres grâce à la diversité de leurs profils. Georgia est une jeune femme à la beauté renversante et au caractère flamboyant. Elle sait qu’elle est belle et en profite, en joue parfois. Son aventure avec le professeur Storrow lui vaut d’être vue comme une paria ou une victime, selon les points de vue. Mais à cause de cela, elle se retrouve projetée dans la ligne de mire de tous les journalistes avides d’informations croustillantes.

Alice est le personnage auquel je me suis le plus attachée. Elle est parfois antipathique mais cache une détermination de fer. Elle veut réussir là où les autres ont échoué. Je l’admire pour son caractère fort, même si son envie de tout contrôler n’est pas toujours bénéfique pour sa santé. C’est le personnage que j’ai trouvé le plus authentique. Son histoire personnelle est très touchante, mais explique pourquoi elle en est arrivée là où elle en est.

Charlie est un peu plus effacé que ses deux autres acolytes, un peu moins présent aussi. C’est le personnage qui m’a le moins marquée. De même que Storrow, que j’ai détesté dès la première rencontre. Le professeur est imbu de lui même et n’a cure de ce que les autres pensent de lui : il a toujours raison. L’affaire sordide du meurtre de Julie Patel, qui le place en tant que suspect numéro un, ne le perturbe pas plus que ça. Il m’a vraiment irritée !

L’écriture est plutôt fluide, mais j’ai été un peu confuse au début avec le prologue, où l’auteure mêle passé et présent. La suite du roman se lit très facilement, et je me suis plongée dans le quotidien de ces étudiants de Harvard avec plaisir.

Je remercie les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce roman.