“Si tu maîtrises la langue, tu maîtrise ton destin. Telle était la leçon qu’Alice Kovac avait apprise de son père et de sa mère.”
***
Titre : Le bel avenir
Auteur : Robin Kirman
Editeur : Albin Michel
Date de publication : février 2017
Note : 4/5
Ils étaient jeunes et promis à un bel avenir. C’était avant que l’une de leurs camarades, étudiante comme eux dans une prestigieuse université américaine, ne soit assassinée sur le campus. Cette tragédie, et le scandale médiatique qu’elle a provoqué, hante toujours Georgia, Charlie et Alice. D’autant que les soupçons visant l’un de leurs professeurs, un homme charismatique et brillant, ne se sont jamais vérifiés. Confrontés aux défis de l’âge adulte et cherchant une explication aux mystères qui entourent ce meurtre, ils découvrent peu à peu que leur amitié est faite de secrets et de mensonges.
Je m’attendais à lire un thriller, mais il n’en est rien. L’intrigue principale du roman tourne autour du meurtre de Julie Patel, mais l’auteure l’utilise également comme prétexte pour dépeindre l’ambiance qui règne dans l’université de Harvard dans les années 1990. On y retrouve la compétitivité entre les étudiants, la volonté d’être le ou la meilleure, mais aussi une critique implicite du système où les professeurs sont rois.
Les personnages principaux sont tous totalement différents, mais tout aussi intéressants les uns que les autres grâce à la diversité de leurs profils. Georgia est une jeune femme à la beauté renversante et au caractère flamboyant. Elle sait qu’elle est belle et en profite, en joue parfois. Son aventure avec le professeur Storrow lui vaut d’être vue comme une paria ou une victime, selon les points de vue. Mais à cause de cela, elle se retrouve projetée dans la ligne de mire de tous les journalistes avides d’informations croustillantes.
Alice est le personnage auquel je me suis le plus attachée. Elle est parfois antipathique mais cache une détermination de fer. Elle veut réussir là où les autres ont échoué. Je l’admire pour son caractère fort, même si son envie de tout contrôler n’est pas toujours bénéfique pour sa santé. C’est le personnage que j’ai trouvé le plus authentique. Son histoire personnelle est très touchante, mais explique pourquoi elle en est arrivée là où elle en est.
Charlie est un peu plus effacé que ses deux autres acolytes, un peu moins présent aussi. C’est le personnage qui m’a le moins marquée. De même que Storrow, que j’ai détesté dès la première rencontre. Le professeur est imbu de lui même et n’a cure de ce que les autres pensent de lui : il a toujours raison. L’affaire sordide du meurtre de Julie Patel, qui le place en tant que suspect numéro un, ne le perturbe pas plus que ça. Il m’a vraiment irritée !
L’écriture est plutôt fluide, mais j’ai été un peu confuse au début avec le prologue, où l’auteure mêle passé et présent. La suite du roman se lit très facilement, et je me suis plongée dans le quotidien de ces étudiants de Harvard avec plaisir.
Je remercie les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce roman.