Lexie, autrice de cet excellent essai, est une militante aussi sur les réseaux sociaux, sous le pseudo agressively_trans. Elle fait un travail de pédagogie phénoménal en ce qui concerne les transidentités. Son livre, Une histoire de genre, reflète cette rigueur et cette volonté de transmettre ses connaissances afin de rendre plus visibles les problématiques trans et faire en sorte que les personnes qui la lisent deviennent de bon·ne·s allié·e·s.
Une histoire de genre est un livre formidable. Le travail effectué par Lexie est structuré et documenté, nous donnant à lire un essai riche et complet sur les transidentités, comme il n’en existe pas à ma connaissance dans la littérature française.
Il était temps qu’on aie un livre sur ces questions là, écrit par une personne concernée !
Dans la première partie du livre, Lexie nous parle bien DES identités trans. Il n’y a pas qu’une manière d’être trans, contrairement aux idées reçues, mais une pluralité d’identités, propre à chacun·e. On peut ainsi être femme trans, un homme trans, une personne non-binaire (terme parapluie qui regroupe les personnes agenres, gender-fluid, neutres, demi-genres, etc).
Elle mentionne l’importance du vocabulaire, que ce soit concernant le mégenrage d’une personne trans ou de la manière dont on parle des ou aux personnes trans en générales.
NON, on ne doit pas demander à une personne trans si elle a fait « l’opération ». C’est hyper intrusif et violent, et ça réduit encore une fois une personne à ses organes génitaux.
NON, une personne trans ne se sent pas, ni ne devient homme ou femme. Elle l’est, un point c’est tout.
NON, il n’existe pas de vrai homme ou de vraie femme, dans le sens où il n’y a pas de supériorité du biologique, puisque le genre est une construction sociale.
Il est aussi question, plus spécifiquement du coming out et des diiférents parcours de transition, avec tout ce que ça implique : transition sociale, administrative, physique et toutes les démarches et difficultés qui vont avec. Un autre chapitre aborde un côté historique, qui montre que les personnes trans ont toujours existé. Spoiler alert : ce n’est pas une déviance de notre société moderne !
Les personnes trans étaient même parfois au centre de certaines cultures. Les plus connues sont les two-spirit indiens, mais il est aussi question des mahus à Tahiti et Hawaï ou encore des feminiellis à Naples.
Jusque là, le propos est plutôt factuel. Dans la seconde partie de son livre, Lexie tend plutôt à l’analyse. C’est vraiment ce que j’ai le plus apprécié puisque ça m’a permis de me remettre en question et de comprendre certains mécanismes.
Je pense notamment à la transphobie, dont elle décortique les fondements : la méconnaissance, et la peur (sans surprise, les deux sont liées). La transphobie se manifeste sous plusieurs formes : des biais idéolohiques ou des stéréotypes, des injures ou violences physiques, à l’échelle individuelle ou étatique… Il est important de savoir la repérer sous toutes ses formes, pour mieux la contrer.
Lexie donne aussi des clés pour être un·e bon·ne allié·e. Cela implique de se renseigner, de se documenter et de s’éduquer le plus possible sur les questions trans. Etre allié·e veut aussi dire être empathique de ce que vivent les personnes trans, de chercher à comprendre ce qu’iels traversent et de les soutenir tout le temps, pas juste ponctuellement.
Lexie parle de la communauté trans, présente à travers diverses associations, les réseaux sociaux et le militantisme notamment. Comme toute communauté, elle est traversée à la fois par la solidarité, la diversité et des divergences d’opinion. C’est ce qui en fait toute sa richesse.
Les personnes trans sont de plus en plus visibles. C’est un travail de longue haleine, mais on les voit de plus en plus dans les médias, les films et les séries, les livres, les documentaires… C’est un enjeux important parce que plus elles seront visibles, plus LEUR parole pourra être portée.
Globalement, j’ai beaucoup aimé ma lecture d’Une histoire de genre. Le seul reproche que je puisse lui faire, c’est le ton parfois scolaire de l’écriture, structurée comme une dissertation avec quantité de parties et de sous parties. Au delà de ce ressenti personnel, c’est une mine d’or pour comprendre et s’éduquer sur les enjeux autour des transidentités, et pour devenir un·e allié·e.
Je note sans hésitation, car je veux m’informer plus sur la transidentité et ce qu’on met derrière le mot »genre »… Merci de cet article !
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J’ai adoré celui-ci ! Ce n’est pas mon favoris sur le sujet (je suis une incontournable de What’s the T de Juno Dawson, ou encore le livre de la GEST) mais j’en garde un super souvenir de lecture!
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Je l’ai dans ma PAL, j’espère l’apprécier comme toi !
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