Les Inséparables raconte la premier amour de Simone de Beauvoir, avec une femme, Zaza. Elles se sont rencontrées à l’école primaire et ont entretenu une amitié très forte jusqu’à la mort de Zaza à une vingtaine d’années.
Dans l’introduction, Sylvie Bon de Beauvoir pose le contexte de cette nouvelle, écrite après ce triste événement. Simone de Beauvoir l’a d’abord rédigée pour exprimer son deuil, mais n’a jamais souhaité la publier. Elle a pourtant parlé de Zaza dans ses mémoires, sans jamais préciser la nature de son attachement à cette femme.
Les Inséparables mélange donc fiction et réalité : les deux personnages principaux représentent respectivement Simone (Sylvie) et Zaza (Andrée). La chronologie suit leur rencontre à l’école primaire, puis leur amitié presque fusionnelle jusqu’aux fiançailles et la mort de Zaza.
J’ai beaucoup aimé lire ce récit. D’abord puisqu’il montre qu’une philosophe et théoricienne phare du féminisme n’a pas été seulement la partenaire de Sartre toute sa vie. Elle a eu une histoire intime avec une femme. C’est le genre de « petit » détail qui est bien trop souvent oublié par l’histoire. Pour moi, ça donne un autre angle de lecture du travail de Beauvoir. Ça change aussi de ce que j’ai pu lire d’elle. Je trouve que c’est même encore plus intime que son autobiographie.
Ensuite, j’ai aimé lire Les Inséparables pour son ton, son style d’écriture un peu désuet mais si propre aux années 1950. L’immersion dans l’époque est complétée par le petit dossier photo au centre du livre. On peut également lire des lettres manuscrite entre Zaza et de Beauvoir (j’adore les correspondances !!).
Ce qui se dégage des Inséparables est de l’ordre de la pudeur et de la douceur. Rien n’est dit frontalement, mais on devine les émois de Sylvie. Tout se joue dans les effleurements, le soin et l’écoute de l’autre, les demi-mots.
Les Inséparables est donc un livre à lire, si on veut approfondir ses connaissances biographiques sur l’autrice féministe & explorer les premiers émois amoureux d’une femme pour une autre.