Britney Spears est un nom que tout le monde connaît. On a tou·te·s fredonné ou dansé sur une de ses chansons. Jetée dans l’arène du succès très jeune, elle est devenue une des chanteuses les plus connues mondialement. Mais à quel prix. Ne vous attendez pas à un documentaire rétrospectif sur la carrière de Britney Spears, plein de joyeux souvenirs et d’anecdotes. Au contraire, il s’agit plutôt ici d’une analyse de sa carrière et de sa mise sous tutelle à l’aune de la misogynie, qu’elle a subi de plein fouet dans les années 2000.
Ce documentaire a été produit par le New York Times et diffusé le 5 février sur Hulu et FX. Encore inédit en France, il est cependant possible de le trouver en ligne.
Il s’inscrit dans le mouvement #freebritney, qui dénonce un traitement abusif suite à son placement sous tutelle, laquelle est gérée par son père. Il contrôle sa personne ainsi que ses finances depuis plus de 12 ans maintenant.
JE REPETE : le père de Britney Spears gère son argent, ses relations, ses déplacements, sa carrière, ce qu’elle mange, porte, TOUT. Depuis 12 ans. Bienvenue au Moyen-Age, quand les femmes étaient contrôlées par leur père, leur frère ou leur mari.
C’est tout simplement HALLUCINANT. D’autant plus qu’il n’a pas du tout caché son intérêt pour l’argent depuis le début de la carrière de sa fille. Et que Britney Spears a toujours exprimé clairement qu’elle refusait que son père devienne son tuteur.
J’ai été choquée de la manière dont Britney Spears a été traitée dans les médias : tous ses faits et gestes étaient scrutés, elle a été harcelée par les paparazzis et violemment dénigrée.
Vierge, salope, mauvaise mère, droguée, irresponsable, mauvais exemple pour les adolescentes, stupide, femme objet, femme trophée… Rien ne lui a été épargné.
Toute cette progression de violence est très bien décrite, appuyée par des extraits d’interviews ou de vidéos amateurs de harcèlement des paparazzis.
En voyant ces images, je suis impressionnée qu’elle ait tenu aussi longtemps dans une atmosphère oppressante et toxique. Le fameux épisode du rasage de crâne de 2007 n’apparaît pas comme l’acte d’une femme dérangée, mais plutôt comme une réponse radicale à toute cette violence misogyne : « vous ne me toucherez plus ».
Ecrire cette chronique me met tellement en colère. Tous les mécanismes misogynes qui se sont progressivement mis en place autour de Britney Spears sont insidieux et illustrent parfaitement le déchaînement de violence qui peut être fait contre les femmes.
Elle a été jugée et déclarée folle par un groupe d’hommes, juste parce qu’elle savait ce qu’elle voulait et ne le cachait pas.
Quelques jours après la sortie du documentaire, Justin Timberlake a fait des excuses publiques à l’encontre de Britney Spears et Janet Jackson.
Le mec a fait sa carrière sur le dos de Britney Spears, a contribué à sa déchéance médiatique et se fend d’excuses 15 ans après ? LOL. Un mot me vient à l’esprit le concernant, et il n’est pas très poli. C’est trop facile.
J’aurais encore plein de choses à dire sur ce documentaire, mais je conclurai simplement en disant : regardez-le parce qu’il illustre parfaitement la misogynie systémique.
J’ai vu ce documentaire hier et je l’ai trouvé très bien fait. Tout de même, la pauvre ! Je n’avais pas suivi tout ça (les propos de Timberlake, à gerber) et j’en suis sortie en colère. Le pire, c’est que Britney Spears n’est que la partie visible de l’iceberg, car elle est connue, mais combien de femmes, d’une façon ou d’une autre, sont-elles elles aussi pieds et poings liés ?
J’espère que « Framing Britney Spears » fera bouger les choses, pour elle comme pour les autres. Tu as raison de parler de Moyen Âge, encore que ça se faisait récemment, d’enfermer sa femme, sa mère… devenue une bouche inutile, ou trop gênante car monsieur préfère sa maîtresse mais ne peut divorcer à cause de l’argent, etc. Vaste sujet mais l’histoire de Britney Spears m’y fait penser (j’ai découvert ça en lisant « 10 jours dans un asile » de Nellie Bly).
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Moi non plus je n’avais pas suivi tout ça à l’époque, je ne comprenais pas tous les enjeux qui étaient derrière les tabloïds et ce prisme misogyne !
J’ai l’impression que ce docu a donné plus de visibilité et de mobilisation autour de Britney Spears, donc j’espère vraiment qu’elle va pouvoir se débarrasser de la tutelle de son père.
Merci pour la ref de Nellie Bly, j’ai très envie de lire ses écrits. Ca ne m’étonne pas tellement qu’elle soit tombée sur des femmes enfermées de force dans des asiles. C’est un classique avec le couvent… (rien que de penser à tout ça j’ai la gerbe aussi !!!)
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Enfermer les femmes quand elles deviennent trop gênantes, un grand classique !
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Merci pour cette chronique, j’ai toujours été exaspérée par la manière dont les media traitaient Britney. Ce documentaire tombe à pic !
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Je ne l’ai pas encore vu mais j’aimerais beaucoup (le fait qu’elle se soit rasée le crâne à l’époque me semblait étrange, tout en croyant les autres qui disaient qu’elle était folle parce que mes problèmes de confiance en moi me menaient à penser que les autres avaient forcément raison…).
Quant à Justin Timberlake, qu’il aille se faire voir. Comme le dit ce célèbre diction : men are trash.
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Si tu veux un lien pour le regarder, feministangst l’a mis sur son insta.
Pareil que toi, à l’époque je me rangeais sur le « elle est folle » alors qu’en fait c’est bien plus profond que ça !
Tout à fait d’accord avec toi pour Timberlake !
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Oh merci !
Je pense qu’on est encore psyvalidiste, mais qu’on l’était vraiment systématiquement à l’époque, donc on l’a forcément pensé… Aujourd’hui, c’est différent ! On est peu à se rendre compte de ce qui ne va pas dans ce genre de raisonnements, on avance touuuut doucement.
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Oui, j’ai cette impression aussi que la perception des maladies psy commence à évoluer. Il y a moins de stigmatisation et plus de compréhension. Des docus comme celui là aident à faire un peu bouger les lignes.
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