J’adore le podcast Camille, produit par Binge Audio (en fait, j’adore tout ce que produit Binge Audio !). Camille Regache y déconstruit les normes hétérosexuelles et parle de tout ce qui se rattache à l’identité de genre et à la sexualité.
Cet épisode m’a particulièrement passionnée, parce qu’encore une fois, ça m’offre une nouvelle perspective sur ce que je lis/vois/écoute et m’ouvre les yeux sur quelque chose dont je n’avais pas conscience !
Camille Regache s’attaque à l’image du grand méchant queer dans les films et les séries, avec son invitée Aline Mayard (autrice de l’excellente newsletter I like that, que vous pouvez également retrouver sur instagram).
En prenant des exemples concrets, tels que Le Joker, certains personnages des films de Hitchcock (le tueur de Psychose, Mrs Danvers dans Rebecca, le couple d’hommes dans La Corde) ou Jafar dans Aladdin, on se rend compte que tou·te·s ont des caractéristiques communes : ce sont des méchant·es, efféminé·es et séducteur·rices, qui reprennent des clichés comportementaux associés aux personnes LGBT.
C’est un héritage de ce qu’on appelle le « queer-coded villain », qui remonte au Hollywood des années 30.
A cette époque, explique Aline Mayard, les moeurs étaient plutôt libérées : des acteur·rices étaient ouvertement bi, gay, lesbiennes ; les personnages dans les films aussi, jusqu’à ce qu’un backlash puritain refasse surface sous la forme du « code Hays ».
C’est un code d’autocensure appliqué à partir de 1934 dans les productions de films américains, dont le principe général était de respecter les valeurs morales : pas de nudité, d’apologie du crime, de violence, de sexualité… Tout devait rester bien consensuel, lisse (et catholique).
Les réalisateurs (aucune femme n’avait accès à ce poste, n’exagérons pas ce sont les années 30 !) ont du alors trouver des moyens de faire paraître des personnages LGBT tout en passant ce fameux code Hays. C’est là que sont nés les « queer coded villains » : des personnages qui, subtilement, reprenaient des caractéristiques associées aux LGBT, leur permettant d’être quand même représenté·es à l’écran.
Cette figure est restée, depuis les années 30 : on la retrouve aujourd’hui dans Le Joker, Harley Quinn, Thor, Skyfall… Sauf que les mentalités ont évoluées, et ces représentations contribuent à véhiculer non seulement des clichés sur les personnes LGBT, mais aussi une association constante de « LGBT = méchant·e ».
Je vous encourage fortement à écouter l’épisode, que vous pouvez retrouver ici :