Plain Bad Heroines : un roman queer et gothique

Tout dans ce roman tourne autour de trois choses : le livre Que le diable m’emporte de Mary MacLane, les guêpes et Brookhants, un pensionnat pour jeunes filles.
La base de l’intrigue repose sur la mort de deux pensionnaires, Clara et Florence. Amoureuses transies l’une de l’autre, elles meurent tragiquement, et on retrouve à côté de leur corps le livre de Mary MacLane. Ce livre à la couverture rouge semble surgir à chaque nouvelle mort, laissant planer l’idée d’une malédiction qui y serait rattachée.
Cet événement est au coeur du roman écrit par Merrit dans les années 2010, qui sera ensuite adapté en film avec Audrey et Harper en actrices principales. Le trio sera confronté à certains événements surnaturels qui surgissent sur les lieux du tournages, qui ne sont autres que Brookhants.

J’attendais peut-être beaucoup de chose de ce roman. J‘étais hypée par le côté gothique, un peu surnaturel, la représentation dominante de personnages LGBT (surtout lesbiennes et bi). Finalement j’ai été déçue par cette lecture.
Ca traîne en longueur, dans une tentative de la part de l’autrice, j’imagine, de faire durer le suspens. Elle m’a perdue à plusieurs reprises, mais les chapitres avec des sauts dans le passé sont astucieusement placés pour faire redonner du souffle à l’intrigue et convaincre de poursuivre la lecture.
Je crois que j’aurais préféré que le passé prenne justement plus de place que le présent.

Les personnages sont plus ou moins intéressants. J’ai trouvé que l’autrice nous donnait trop de détails sur leurs actions et leurs pensées (ce qui contribue aux longueurs quand un feed instagram est développé sur une page, par exemple).
Toutes les protagonistes sont lesbiennes ou bisexuelles, et les relations amoureuses ou amicales qu’elles entretiennent sont toutes saines et positives, basées sur la communication et l’honnêteté (sauf concernant Alex et Libbie). Je tiens à le préciser parce que dernièrement, je trouve qu’on lit beaucoup de choses sur des relations toxiques et abusives.

L’ambiance est angoissante, voire étouffante selon les moments, mais bien dosée. Elle n’a pas été sans me rappeler celle de Rebecca de Daphne du Maurier.
Emily M. Danforth a bien réussi à manipuler les lecteur·rice·s ! Je me suis retrouvée confuse à essayer de démêler le réel du surnaturel, du truqué.

Ce que je retiens de ce livre, c’est sa construction. Le ou la narrateur·rice est le personnage que j’ai préféré. Iel nous interpelle, fait des bons dans la narration en nous racontant véritablement, personnellement cette histoire. Iel ajoute des notes de bas de page intempestives pour nous donner des informations supplémentaires. Son ton est sarcastique, donnant l’impression qu’iel a toujours un tour d’avance sur tout le monde.

En bref, je dirais que c’est un roman que je suis contente d’avoir lu pour sa construction, son intrigue passée et son ambiance ; mais je reste déçue des longueurs dans la narration au présent et des personnages parfois trop lourds.

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