La Poudre fait partie des podcasts féministes incontournables à écouter. La journaliste et militante Lauren Bastide y mène des interviews en mixité choisie avec des personnalités qui façonnent la scène féministe d’aujourd’hui.
Le tout dernier épisode diffère du format habituel : cette fois, Lauren Bastide propose un documentaire sur le mouvement des colleur·euse·s, en se joignant au groupe de collage féministes de Lille.
Vous avez certainement déjà vu, ou entendu parler de ces messages placardés sur les murs ?
A la base, le mouvement de collage servait à dénoncer les féminicides et violences sexistes et sexuelles. Aujourd’hui, le mouvement englobe des collages féministes et intersectionnels et s’est développé au delà de la France !
Notre colère sur vos murs nous immerge dans une soirée de collage Lilloise.
Pour les personnes qui ont déjà collé, on y retrouve cette ambiance un peu fébrile de début de session : est-ce qu’on a assez de colle ? De messages ? Comment se fait la répartition en groupes ?
J’ai ressenti la même excitation mêlée d’appréhension que lorsque j’ai fait ma première session de collage.
L’empouvoirement et le sentiment de puissance sont ce qui ressort le plus des témoignages des colleur·euse·s.
L’action de coller représente une réappropriation de l’espace public. On investit la rue, en mixité choisie (c’est-à-dire sans mec cis), ce qui donne une force incommensurable à la fois au moment de coller, mais aussi plus tard. Une force que l’on garde, qui donne confiance en soi.

Dans cet épisode, Lauren Bastide mélange immersion sonore dans la nuit lilloise, ainsi qu’histoire et analyse du mouvement de collage.
Elle fait intervenir Tay Calenda, photographe pour le groupe de collage de Paris, Chloe Madesta, qui en fait aussi partie, mais aussi Lily Lison qui a développer les collages afro-féministes à Marseille, ou Emilie Dupas qui a lancé les collages virtuels pendant le premier confinement.
La journaliste condamne aussi les propos transphobes de Marguerite Stern, à qui on attribue la naissance du mouvement des collages, et déconstruit ses paroles avec l’intervention de la chercheuse Karine Espineira.
L’écoute de cet épisode m’a fait beaucoup de bien. Avec le confinement, le couvre feu prochain, il est difficile de mener des actions féministes en ce moment.
Entendre le groupe de collage féministe de Lille et les interventions d’autres militant·e·s permet de se dire que le mouvement reprendra plus tard, encore plus fort et plus puissant !
Episode à écouter ici :