Come as you are, ou l’homophobie des années 90

Outre la chanson de Nirvana qui me tourne dans la tête à chaque fois que je lis le titre ( ou le slogan de la pub McDo, dans un autre registre), le film Come as you are, contrairement à ce que son titre pourrait indiquer (« viens comme tu es« ) raconte justement le rejet des homosexuels dans les années 90.

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Come as you are (The miseducation of Cameron Post)
Par Desiree Akhavan
Avec Chloë Grace Moretz, Sasha Lane, Forrest Goodluck
2018
Genre : drame

 

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Pennsylvanie, 1993. Bienvenue à God’s Promise, établissement isolé au cœur des Rocheuses. Cameron, vient d’y poser ses valises. La voilà, comme ses camarades, livrée à Mme. Marsh qui s’est donnée pour mission de remettre ces âmes perdues dans le droit chemin. La faute de Cameron ? S’être laissée griser par ses sentiments naissants pour une autre fille, son amie Coley. Parmi les pensionnaires, il y a Mark l’introverti ou Jane la grande gueule. Tous partagent cette même fêlure, ce désir ardent de pouvoir aimer qui ils veulent. Si personne ne veut les accepter tels qu’ils sont, il leur faut agir…

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Outre la chanson de Nirvana qui me tourne dans la tête à chaque fois que je lis le titre ( ou le slogan de la pub McDo, dans un autre registre), le film Come as you are, contrairement à ce que son titre pourrait indiquer (« viens comme tu es« ) raconte justement le rejet des homosexuels dans les années 90.
Je n’ai pas compris le choix de traduction du titre The miseducation of Cameron Post en VO, à Come as you are en français… Mais bon, la France n’est pas connue pour être forte en langues étrangères !

Je me suis lancée dans ce film parce que j’aime beaucoup l’actrice Chloë Grace Moretz, que j’avais découverte plus jeune dans Kick Ass.
Dans Come as you are, elle joue le rôle d’une adolescente qui découvre sa sexualité, lesbienne en l’occurrence. J’ai été touchée par la manière dont l’actrice joue. J’ai très bien senti son désarroi : elle est amoureuse d’une fille, et malgré ses efforts pour rester dans les clous, elle n’y parvient pas.

J’ai aimé la manière dont était filmées les scènes. Ce n’était pas lisse (je pense notamment au bal du début, pour lequel on est très loin des représentations classiques du genre).
Les tons sont chauds, l’atmosphère n’est pas aussi pesante que je pensais.
Le camp, pour un endroit où on essaie d’éradiquer l’homosexualité, n’utilise pas de méthodes incluant la violence physique. Les intervenants se présentent comme bienveillants, à l’écoute de leurs pensionnaires.
Çà non plus, je ne m’y attendais pas. Mais finalement, sous couvert de bienveillance, le message n’en est pas moins violent. On essaie d’aller contre la nature profonde des ados qui, en plus de vivre une période difficile de leur vie, se voient dire qu’ils sont anormaux. A coups de prières et de groupes de parole, les intervenants vont petit à petit les persuader que ce qu’ils font/sont est une déviance.

J’ai notamment été choquée du vocabulaire qu’ils emploient. Ils parlent de « gender confusion » comme si c’était une maladie, un simple virus qui fait que les ados confondent leur attirance pour un genre ou pour l’autre. On les fait se sentir dégoûtés d’eux-mêmes, on les fait avoir honte de leur comportement.

Le déroulement du film est lent, posé. On apprend à connaître le quotidien du camp, la personnalité des différents pensionnaires. Outre le fait de dénoncer l’existence d’endroits aussi aberrants, Come as you are nous questionne aussi sur le rapport qu’on peut entretenir avec la religion, sur ses relations avec les autres, sur la complexité de l’humain, sur le fait de se mentir à soi-même et les dégâts que de tels rejets peuvent faire sur des ados.

En bref, j’ai beaucoup aimé Come as you are. J’ai trouvé le sujet traité avec délicatesse et justesse. J’ai aimé le rythme lent et les différents personnages, présentés dans leur vulnérabilité. La fin m’a laissée sur ma faim ! Qu’est-ce qu’il se passe ensuite ??

8 réflexions sur « Come as you are, ou l’homophobie des années 90 »

  1. Si tu as aimé, je te conseille « Boy erased » en salles actuellement. Il est adapté du témoignage de Garrad Conley qui lui aussi a été envoyé dans un centre de conversion à l’adolescence.

    Je te rejoins sur ce que tu dis par-rapport à l’équipe encadrante. Tout comme dans « Boy erased » ce ne sont pas des méchants barbares la bave aux lèvres qui attendent juste une occasion de « casser du PD » (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas faire de mal) mais juste des gens un peu largués entre leurs convictions et leur inaptitude à gérer le bien-être émotionnel d’adolescents. En voulant bien faire ils détruisent tout sur leur passage, c’est encore plus terrible.

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  2. Je n’ai jamais entendu parler de ce film, mais j’aime bien l’actrice et c’est un sujet qui m’intéresse particulièrement. Je suis toujours effarée de voir à quelles extrémités les gens peuvent arriver simplement pour que les autres se conforment à ce qu’ils croient être la normalité.

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