Florence Hinckel est une autrice que j’aime lire et suivre. Elle m’avait conquise avec sa série Le grand saut (tome 1 / 2 / 3) dans laquelle j’ai pu découvrir son style fluide et posé. Avec Renversante, elle achève de me convaincre : j’ai adoré ! Je pensais qu’une histoire sur un monde où les rapports de force entre filles et garçons sont inversés serait un peu bateau, mais c’est loin d’être le cas. Ce petit livre est à mettre entre les mains de tous les enfants et pré-ados pour poser les mots sur le sexisme !
Renversante
Florence Hinckel
L’Ecole des Loisirs
2019
10 euros / 93 pages
Note : 5/5
Dans le monde de Léa et Tom, les rues et les établissements scolaires ont des noms de femmes célèbres, et ce sont les hommes qui s’occupent des enfants. Comme dans toutes les écoles, on apprend que le féminin l’emporte sur le masculin, « parce qu’il est réputé plus noble que le masculin à cause de la supériorité de la femelle sur le mâle ». Il en est ainsi depuis la nuit des temps, et personne ne semble vouloir remettre en cause cet ordre établi. Pourtant, Léa et Tom voient bien que quelque chose ne va pas… Alors, ils se mettent à réfléchir, et détricotent ensemble les clichés de ce monde où règne la domination féminine.
Florence Hinckel est une autrice que j’aime lire et suivre. Elle m’avait conquise avec sa série Le grand saut (tome 1 / 2 / 3) dans laquelle j’ai pu découvrir son style fluide et posé. Avec Renversante, elle achève de me convaincre : j’ai adoré ! Je pensais qu’une histoire sur un monde où les rapports de force entre filles et garçons sont inversés serait un peu bateau, mais c’est loin d’être le cas. Ce petit livre est à mettre entre les mains de tous les enfants et pré-ados pour poser les mots sur le sexisme !
Les toutes premières lignes m’ont arraché un sourire, qui ne m’a pas quitté au cours de cette lecture. Les quelques 90 pages sont passées à toute vitesse ! Agrémentée de dessins de Clothilde Delacroix, l’histoire est un régal.
Le ton est assez enfantin, puisque la narration est du point de vue de Léa. Sa candeur rend ce qu’elle dit d’autant plus frappant.
Ce que j’aime dans ce petit livre, c’est qu’on peut avoir plusieurs degrés de lecture. Le premier vise à sensibiliser les enfants au sexisme, à travers le personnage de Léa. Le second fait ressortir l’ironie de l’autrice sur l’absurdité la situation des femmes dans la société, et c’est génial !
Les arguments utilisés par Florence Hinckel, sortis de la bouche d’une enfant, sont tellement logiques que ça paraît naturel.
Bien sûr que les filles dominent le monde, pourquoi en serait-il autrement ? C’est elles qui ont l’esprit stratégique pour réfléchir et les hommes qui ont la force pour porter les enfants toute la journée et faire le ménage, non ?
Chaque chapitre aborde une thématique différente, ce qui permet de balayer quasiment tous les domaines où le sexisme est bien ancré : l’école (de l’occupation de la cour de récréation à la poursuite d’études), les codes de couleurs (rose & bleu), le harcèlement sexuel, l’attitude conditionnée des adultes selon s’ils sont face à une fille ou un garçon, le monde audiovisuel (le test de Bechdel à l’envers est excellent !)…
Le petit plus ? La frise chronologique à la fin, avec les dates clés des droits des hommes, si la société avait été contrôlée par les femmes, et la suite à compléter si on le souhaite !
En bref, ce petit livre est parfait pour aborder le sexisme avec les enfants. J’ai passé un très bon moment !
Je remercie encore les éditions L’Ecole des Loisirs pour l’envoi de ce roman.
Il m’intéresse beaucoup celui-ci, il m’a l’air super intéressant pour prendre conscience des choses !
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Oui, il est super ! Et surtout il ne tombe pas dans les travers de l’exagération. C’est vraiment un très bon support pour aborder le sexisme avec les enfants.
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Très intéressant, il faudrait que je mette la main dessus pour voir si ce serait adapté à mes petits élèves ^^
Merci pour la découverte !
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Si tes petits élèves ont entre 9 et 12/13 ans, c’est parfait pour aborder le sexisme 😉
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Ils sont malheureusement un poil plus jeunes et avec un faible niveau de compréhension, sans parler du manque de vocabulaire et de repères culturels… Il faudra attendre que j’ai une classe de plus grands ^^
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Ah oui, effectivement ça risque d’être un peu plus compliqué ! J’espère que tu auras quand même l’occasion d’aborder le sujet, à défaut de le faire plus tard avec des plus grands 😉
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L’intrigue me rappelle un peu « Le Pouvoir » de Naomi Alderman. Renverser les schémas est le meilleur moyen de démontrer leur absurdité.
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Oui, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle aussi. Mais contrairement au Pouvoir, on ne tombe pas dans un extrémisme au niveau du renversement des situations ^^
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C’est vrai que le but du Pouvoir c’était de démontrer que nos représentations stéréotypées sur le genre étaient directement liées à la « supériorité » physique d’un genre sur un autre (argument qu’on retrouve encore souvent dans le discours des masculinistes). Si ce Pouvoir change de côté, nos représentations, sensées être immuables, changent également.
Mais j’avais bien aimé ce renversement extrême de situation, l’idée étant que c’est le pouvoir qui est corrupteur, pas que les hommes aiment « naturellement » faire du mal aux femmes. En gros, il n’y a pas les méchants hommes qui font souffrir et les pauvres femmes qui sont victimes, il y a un genre de l’humanité, imparfaite par nature, à qui on donne une supériorité sur un autre et donc forcément les plus faibles en abuseront. Mais si ce Pouvoir était soudainement donné à un autre genre, la situation serait la même car la faiblesse des hommes se retrouvent chez les femmes.
J’ai vraiment trouvé cette approche intéressante et assez subtile
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J’aime bien l’analyse que tu en fais ^^
De mon côté, j’avais justement été freinée par le fait que si les femmes avaient le pouvoir, elles reproduiraient le même schéma que les hommes. Ça met de l’eau dans le moulin des anti-féministes, pour qui le féminisme se réduit à « les femmes veulent écraser les hommes ».
Ta perception des choses me réconcilie un peu avec Le Pouvoir 😉
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Si j’ai pu (un peu réhabilité) ce roman que j’ai adoré, j’ai fais ma BA de la journée !
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Je ne connaissais pas, il a l’air intéressant!
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Il faut que je le trouve celui-ci ! 😀
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Coucou, ta présentation de ce livre donne envie de le lire. Je ne peux m’empêcher de penser à la série Sexe faible sur YouTube. Cela concerne le monde des adultes mais elle reprend des clichés et les propos dit « par habitude ».
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