Les Vies de Papier vous plonge au coeur de Beyrouth, avec une héroïne pas comme les autres. Un vrai plaisir à lire !
Les Vies de Papier
Rabih Alameddine
10/18
2017
8.10 euros / 360 pages
Note : 4/5
Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. Cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle traduit en arabe les œuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov. À la fois refuge et » plaisir aveugle « , la littérature est l’air qu’elle respire. Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient ; de l’odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l’imprévisibilité de Beyrouth.
Les Vies de Papier est un roman atypique. Pas de découpage en chapitres ici, c’est un long monologue du personnage principal. Si cela peut paraître déroutant pour celles et ceux qui ont l’habitude de lire chapitre par chapitre, je n’ai pas du tout ressenti de gêne. Au contraire, j’ai trouvé la construction très fluide.
Aaliya est une femme aussi atypique que l’organisation du roman. La quantité astronomique de livres qu’elle a lu lui permet d’avoir une grande culture littéraire. Elle fait donc beaucoup de références à des écrivains et écrivaines, cite certains ou certaines. Cela donne une grande richesse au texte. Même si je ne connaissais pas une partie des auteurs et autrices cité.e.s, j’ai tout de même apprécié les découvrir.
Au delà du fait qu’Aaliya a les cheveux bleus, elle est aussi une sexagénaire. Ce n’est pas courant de lire un livre dont le personnage principal est une vieille femme. Souvent, elles sont invisibilisées (cf l’article Vieilles, et alors ? Ce que l’âge fait aux femmes)
C’est un personnage haut en couleurs. Son ton est à la fois optimiste, joyeux et mélancolique. Elle bascule entre passé et présent de manière fluide.
Mais surtout, j’ai adoré le fait qu’elle n’a pas sa langue dans sa poche. Ses réflexions sur la vie beyrouthienne sont piquantes et drôles.
J’ai d’ailleurs aimé découvrir le contexte politique et social de Beyrouth du point de vue d’Aaliya. C’est un pan de l’histoire que je connais très peu. J’ai pu l’approcher rapidement grâce au roman graphique de Marjane Satrapi, Persepolis, mais Les Vies de Papier m’en donnent un autre aperçu.
En bref, j’ai passé un très bon moment avec cette lecture. J’aurais bien aimé passer encore un peu de temps avec Aaliya !
Il est dans ma PAL depuis une éternité et il me faisait très envie quand je l’ai acheté, mais comme toujours, d’autres ont pris la priorité et il prend la poussière sur mes étagère depuis plusieurs années. Je vais peut-être le sortir bientôt, après avoir lu ta chronique.
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Haha c’est la malédiction de la PAL, quand on y laisse un livre trop longtemps, il perd de son attrait… ^^ J’espère que tu l’aimeras aussi !
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