Speak, un roman graphique bouleversant

Speak est un roman graphique qui vous prend aux tripes. Je savais que la thématique ne serait pas facile, mais je ne pensais pas être autant emportée par l’histoire. Le plus triste, c’est qu’elle est inspirée de faits réels, vécus par l’autrice elle-même.

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Speak
Emily Carrol (illustrations) & Laurie Halse Anderson
Rue de Sèvres
2019
20 euros / 376 pages
Note : 5/5

 

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« J’aimerais faire un voeu mais je ne sais pas lequel… J’essaie de ravaler la boule que j’ai dans la gorge. Je pourrais leur raconter ce qui est arrivé. Comment réagiraient-ils ?  » Melinda a 15 ans. Ce soir d’été, au beau milieu d’une fête, la jeune fille est victime d’un drame. Elle appelle la police. Personne ne saura jamais pourquoi elle a lancé cet appel, ni ce qu’il lui est arrivé cette nuit-là. Tout simplement parce que Melinda, murée dans son silence, ne parvient pas l’exprimer…

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Speak est un roman graphique qui vous prend aux tripes. Je savais que la thématique ne serait pas facile, mais je ne pensais pas être autant emportée par l’histoire. Le plus triste, c’est qu’elle est inspirée de faits réels, vécus par l’autrice elle-même.

Le récit est découpé en plusieurs petits chapitres, basés sur la chronologie d’une année scolaire. On suit Melinda en cours d’espagnol, d’arts plastiques, sur le temps de midi, en sport… d’un semestre à l’autre.

Melinda est une adolescente renfermée. Quelque chose de grave lui est arrivé pendant l’été. Même si on ne sait pas ce qu’il s’est passé, on ne peut que s’en douter.
De ce fait, l’héroïne ne parle que très peu. Elle est exclue de son ancien cercle d’amies et est assez isolée. Ses parents tentent de comprendre son changement d’attitude et pourquoi ses résultats scolaires sont en baisse, mais ils ne parviennent pas à briser les barrières du mutisme de leur fille.

Je suis immédiatement attachée à cette adolescente. Contrairement aux personnages, on sait ce qui lui est arrivé. On est de l’autre côté de la scène. Et c’est extrêmement frustrant. Je me suis sentie impuissante face à sa situation. J’avais envie de lui dire « parle ! » – c’est là que le titre Speak prend tout son sens. mais c’est bien plus facile à dire qu’à faire, quand on a vécu un traumatisme pareil.

Si la première partie de la BD est assez factuelle, la seconde moitié revêt un ton beaucoup plus mélancolique. Au fur et à mesure que l’année s’écoule, on sent de plus en plus la détresse de Melinda. Elle fait un gros travail sur elle-même, réfléchit beaucoup sur les relations sur la vie, sur ce qui lui est arrivé…
Elle finit par avouer son secret, mais ce n’est pas à la bonne personne. Mais ça débloque tout en elle. Elle a eu la force de parler, et à partir de ce moment là, tout va se résoudre.
Mention spéciale au professeur d’arts plastiques, cet homme peu conventionnel qui a réussi à voir à travers Melinda.

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La taille du roman graphique peut surprendre (c’est un gros pavé !), mais il se lit tout seul. Les dessins en noir et blanc sont sublimes. Le trait de crayon d’Emily Carroll donne une dimension encore plus captivante à l’histoire. Elle donne corps aux pensées de Melinda, l’effet est incroyable.

Je remercie les éditions Rue de Sèvres pour l’envoi de cette pépite.

10 réflexions sur « Speak, un roman graphique bouleversant »

  1. Je ne connaissais pas du tout non plus, mais tu donnes très envie de découvrir ce roman graphique. Les illustrations ont l’air vraiment magnifiques, malgré le sujet difficile.

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