Loin de la foule déchaînée, un rectangle amoureux

J’ai envie de lire des classiques en ce moment, donc je continue dans ma lancée avec Loin de la foule déchaînée.

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Loin de la foule déchaînée
Thomas Hardy
Archipoche
2015
7.65 euros / 500 pages
Note : 3/5

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Gabriel Oak, jeune paysan du Wessex, est devenu propriétaire d’une bergerie. Il s’éprend de Barbara Everdene, venue s’installer au pays avec sa tante. Mais la belle repousse ses avances avec hauteur. Ayant perdu toutes ses bêtes par la faute d’un chien mal dressé, Gabriel, ruiné, est réduit à trouver du travail dans une ferme qu’il vient de sauver d’un incendie et dont la propriétaire n’est autre que… Barbara, qu’un héritage a rendue riche.
Entretemps, la jeune femme subit les assauts d’un prospère exploitant, William Boldwood, mais aussi de son rival, le fringant sergent Francis Troy, qu’elle finit par épouser, sans savoir qu’une domestique, Fanny, est enceinte de ses œuvres… Gabriel ne parvient pas à lui cacher la mort en couches de la mère et de l’enfant, tandis que Troy, repentant, tente de se noyer. Alors que chacun le croit mort, il resurgit à la veille de Noël et est abattu par Boldwood, qui retourne l’arme contre lui. Lorsque enfin Barbara comprend qu’elle n’a jamais eu qu’un ami, Gabriel lui annonce qu’il quitte l’Angleterre pour la Californie…

Je suis ressortie un peu mitigée de cette lecture. Thomas Hardy me donne du fil à retordre.

D’un côté, il met en scène un personnage féminin fort. Barbara est une femme au caractère bien trempé. Elle sait ce qu’elle veut dans la vie, et n’hésite pas à se lancer corps et âme dans ce qu’elle entreprend. C’est ainsi qu’elle se retrouve à la tête d’une ferme, avec des hommes à son service. Jusque là, c’est plutôt très positif !

Autour d’elle gravitent trois hommes, tous amoureux d’elles. Tous désireux de l’épouser. Et la encore, elle fait preuve d’une grande force puisqu’elle refuse de se marier avec le premier venu. Pour l’époque, je trouve ça plutôt courageux !
Et si habituellement, j’ai beaucoup de mal avec tout ce qui touche aux triangles amoureux, ce rectangle amoureux, en l’occurrence, m’a paru très bien amené. A aucun moment je n’ai trouvé ça pesant. Au contraire, les relations entre ces quatre personnages sont bien équilibrées.

Mais voilà, Thomas Hardy gâche un peu mon plaisir avec ses petites remarques désobligeantes envers les femmes. Tout au long des 500 pages, il fait des commentaires sur la nature des femmes, leur faiblesse de caractère évidente, leur amour pour les choses futiles, leurs pleurs pour n’importe quelle raison…
Ça m’a fortement agacée. Je sais bien que c’est un classique, qu’il a été écrit à une certaine époque durant laquelle les femmes n’étaient pas hautement considérées. Mais à quoi bon écrire l’histoire d’une femme forte, si c’est pour la critiquer ?

Globalement, j’ai passé un bon moment de lecture, malgré quelques longueurs. Les descriptions m’ont transportée dans la campagne de l’époque. Les personnages sont attachants, l’intrigue est riche. Mais les réflexions de Thomas Hardy n’ont pas contribué à rendre cette lecture mémorable.