Zoom sur Reni Eddo-Lodge et son essai Le racisme est un problème de blancs

Reni Eddo-Lodge est une journaliste britannique. Elle est connue pour son engagement féministe et sa lutte contre le racisme systémique (c’est-à-dire un racisme intégré dans le système, à tel point qu’il en est intégré par l’Etat et les individus sans qu’aucune remise en question ne se fasse).

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Pendant des années, en parallèle de son travail de journaliste pigiste, elle a tenu un blog, sur lequel elle parle des problèmes liés au racisme et au féminisme, entre autres. Un de ses billets de blog, intitulé Why I’m No Longer Talking To White People About Race (Pourquoi je ne parle plus de race avec les blancs) est devenu viral.
C’est de cet article que naîtra son essai du même nom, Why I’m No Longer Talking To White People About Race (traduit en français chez Autrement, sous le titre Le racisme est un problème de blancs). Emma Watson a même sélectionné ce livre pour son club de lectures féministes Our Shared Shelf.

Aujourd’hui, Reni Eddo-Lodge partipe à de nombreuses conférences et interviews dans lesquelles elle continue à argumenter contre le racisme systémique. Elle anime même un un podcast, About Race with Reni Eddo-Lodge, qui compte actuellement 9 épisodes.

5 raisons de lire Why I’m No Longer Talking To White People About Race / Le racisme est un problème de blancs

  • On s’ouvre au côté intersectionnel du féminisme.

Le féminisme d’aujourd’hui est intersectionnel, c’est à dire qu’il réunit toutes les femmes, de toutes les couleurs, de toutes les origines, de toutes les religions, de toutes les orientations sexuelles… Le terme “intersectionnel” a été utilisé pour la première fois par la juriste Kimberley Crenshaw dans les années 1990 pour désigner justement le fait que certaines personnes pouvaient être victimes de plusieurs discriminations à la fois : sexisme, racisme, homophobie…
Je vous laisse aller consulter le lien de la newsletter féministes Les Glorieuses, qui explique parfaitement ce qu’est le féminisme intersectionnel ici.
Avec Why I’m No Longer Talking To White People About Race, on découvre le point de vue des femmes racisées, qui subissent donc à la fois le sexisme ET le racisme ordinaire.

  • On se rend compte qu’on est, nous aussi, acteurs ou actrices du racisme systémique, et qu’il est important d’y remédier.

En lisant ce livre, j’ai réalisé que parfois, je pouvais avoir des attitudes racistes alors que je ne le suis pas. C’est exactement comme le sexisme intégré, c’est tellement ancré dans nos moeurs qu’on ne s’en rend même plus compte. Il est donc important de déconstruire ces automatismes pour pouvoir progresser. 
J’ai appris ce qu’était le « white privilege » (le simple fait d’être blanc donne des avantages sociaux, économiques et professionnels) ou encore le concept de « color-blindness » (le fait de ne pas voir les races et par conséquent faire la sourde oreilles aux problèmes de racisme en prétendant que les différences n’existent pas).

  • On en apprend un peu plus sur le passé colonialiste de la Grande-Bretagne

C’était un aspect historique de l’histoire de la Grande-Bretagne que je ne connaissais pas du tout, alors que j’ai pourtant une licence de lettres et civilisation anglaises ! Mais il s’avère qu’elle a fortement contribué à la mise en place de l’esclavagisme !

  • On en apprend beaucoup sur le racisme et ce qu’il représente aujourd’hui

On a beau se dire qu’on vit au XXIème siècle et que des atrocités, comme l’esclavagisme ou la ségrégation, font partie du passé, le racisme est loin d’être éradiqué.
Il n’y a qu’à voir dans la vie quotidienne, les films ou les publicités, on est très loin d’une diversité représentative. Cela m’a permis de me remettre en question, moi en tant que femme blanche mais également ma vision du monde.
Je trouve ça aberrant que les enfants ou les ados n’aient pas de modèles à qui s’identifier lorsqu’ils regardent la télévision ou qu’ils lisent des livres. Même si on commence à voir de plus en plus de diversité dans la pop culture, il reste encore du chemin à faire.

  • On lit un livre sélectionné par Emma Watson

Je sais, je me répète, mais je trouve que les lectures que l’actrice propose sont riches et intéressantes. Elle m’a permis de faire de belles découvertes littéraires. Et puis bon, si Emma Watson l’a lu, pourquoi pas vous ?
La barrière de la langue n’est plus une excuse puisque l’essai a été traduit en français !

Pour aller plus loin sur la question du racisme

  • Le podcast tout frais tout beau de La Poudre, disponible en anglais filé et en français, consacré à Reni Eddo-Lodge : ici.
  • Le podcast d’Amanda Seales, Small Doses, dans lequel elle décortique des sujets sociétaux sous le prisme de la race.
  • Je ne sais plus quoi faire des gentils blancs de Britt Bennett (que je n’ai pas encore lu !)
  • La série Netflix Dear White People, dont j’ai chroniqué les saisons 1 & 2.

3 réflexions sur « Zoom sur Reni Eddo-Lodge et son essai Le racisme est un problème de blancs »

  1. Hello!

    J’ai lu le livre en 2018 après l’avoir acheté à Londres et j’ai été heureuse quand Emma Watson l’a sélection pour son club de lecture. J’ai été contente de voir qu’elle s’intéressait à ça du point de vu du féminisme et d’éviter le « white feminism ».
    Elle a mis en lumière un livre qui parle du racisme systémique bien présent en Grande-Bretagne mais aussi ailleurs (pour ne pas dire la France). Beaucoup de personnes ne le voient pas ou refusent de le voir car, beaucoup de gens pensent que le racisme fait parti du passé, alors que (et je parle en tant que femme noire) ce n’est pas du tout le cas.

    De ce que j’ai compris, nous avons fait les mêmes études, mais je crois savoir que les professeurs d’université choissisent ce qu’ils veulent enseigner et il est plus facile à mon sens d’enseigner l’histoire des USA et son rôle dans l’esclavage, plutôt que celui du Royaume-Uni, pays européen et voisin de la France (dont on n’enseigne pas du tout le passé colonialiste et escalavgiste non plus).

    Bref, tout ça pour dire que j’ai lu ce livre et que j’ai aimé le lire, car il est très intéressant. Et pour compléter l’expérience, il faudrait regarder l’interview que Reni Eddo-Lodge a donné à Emma Watson et qu’on peut voir sur youtube.

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