« Le coeur battant de nos mères » : qu’est-ce qui fait d’une femme une mère ?

La quatrième de couverture situe ce roman dans la lignée des écrits de Chimamanda Ngozi Adichie.

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Le coeur battant de nos mères
Brit Bennett
J’ai lu
2018
8 euros / 378 pages
Note : 5/5

 

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Nadia a 17 ans et la vie devant elle. Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l’a vue grandir. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente l’élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l’extrême par le poids du secret.

 

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Le titre est très bien choisi, puisque ce roman parle de la figure de la mère. Qu’est-ce qui fait d’une femme une mère ? Est-ce le fait de tomber enceinte ? D’avorter ? De donner la vie ? D’élever son enfant ? Tout en même temps ?

C’est ce qu’explore Brit Bennett, avec beaucoup de sensibilité et de justesse.

L’histoire tourne principalement autour du personnage de Nadia, que nous rencontrons à 17 ans. On découvre une adolescente perdue, brisée, qui essaie de se reconstruire dans un foyer duquel sa mère a brutalement disparu. D’elle, on ne sait pas grand chose, si ce n’est qu’elle s’est donné la mort, d’une balle dans la tête, sans aucun signe avant coureur de quoi que ce soit.

A travers chacun des personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, Brit Bennett explore leur rapport à la maternité, au fait d’être mère. Avec Nadia, elle parle de l’absence d’une figure maternelle à l’époque cruciale de l’adolescence et de l’avortement. Aubrey, elle, cherche à se construire un foyer, une famille. Et cela passe pour elle, par devenir mère. La mère de Luke fait tout pour protéger son fils, quitte à ce que ça détruise la vie des autres…

Si l’histoire paraît être écrite d’un point de vue omniscient, la narration passe parfois au « nous ». Ce « nous » représente les femmes de la communauté religieuse. Ce sont toutes ces mères, vieillissantes, qui posent un regard tantôt bienveillant, tantôt critique sur les événements qui se déroulent. Un peu comme un dieu, qui regarderait d’en haut ce qu’il se passe sur Terre. J’ai beaucoup aimé cette mise en abîme faite par l’autrice, ça donne une dimension universelle à l’histoire. Comme un cercle infini de la maternité.

L’écriture est belle, pleine de délicatesse. L’autrice parvient à nous faire ressentir toutes les émotions des personnages. Leurs doutes, leurs batailles intérieures, leurs désirs n’ont pas de secrets pour nous.

En bref, Le coeur battant de nos mères est un roman très fort. Il a notamment reçu le prix de Meilleur premier roman étranger en 2017.

 

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