Persepolis – Marjane Satrapi

« Comment se fait-il que moi, en tant que femme je ne puisse rien éprouver en regardant les messieurs moulés de partout mais qu’eux en tant qu’hommes puissent s’exciter sur mes cinq centimètres de cagoule en moins?. »

***

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Titre 
: Persepolis
Autrice : Marjane Satrapi
Editeur : L’Association
Date de publication : 2017
Prix : 36 euros
(364 pages)

Note : 5/5

1Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Traversant avec elle révolution, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu’à son départ définitif pour la France en 1994. Paru à l’origine entre 2000 et 2004 en 4 volumes, Persepolis est la première bande dessinée iranienne, l’autobiographie dessinée d’une orientale en exil. Depuis sa sortie, Persepolis a fait le tour du monde, est devenu un classique étudié dans les écoles et a fait l’objet d’une adaptation au cinéma de nombreuses fois récompensée.
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Cela fait des années que j’entends parler de Persepolis, mais je n’avais encore jamais pris le temps de lire le roman graphique ou regarder l’adaptation cinématographique. J’ai corrigé cette double erreur, et je dois dire que j’ai tout simplement adoré, tant le roman graphique que le film (très fidèle d’ailleurs).
Persepolis a été proposé au club de lecture féministe d’Emma Watson, Our Shared Shelf.

Persepolis est une autobiographie, dans laquelle on voit Marjane Satrapi passer d’enfant à ado, puis à jeune adulte au fil des tomes (quatre au total).
Elle raconte son enfance en Iran dans les années 1970/1980. Elle aborde le contexte politique, religieux et social de l’époque. Si les événements sont graves et ne prêtent pas au rire, l’autrice choisit de prendre le contre-pied de la situation en faisant preuve d’un humour mordant et décalé.

Cela lui permet à la fois d’alléger le ton de la BD, mais également de faire une critique sous-jacente de la société iranienne, dans laquelle ni elle ni sa famille ne se reconnaît plus. Pour autant, ce n’est pas une BD humoristique, loin de là.

Marjane Satrapi passe ensuite une partie de son adolescence en Autriche, où elle lutte pour trouver une identité, un équilibre. Il lui est difficile de concilier sa culture iranienne et occidentale. Elle finit par rentrer en Iran, où là encore elle se heurte aux changements. En elle et dans son pays. Elle est perdue.

Les dessins en noir et blanc donnent une atmosphère assez particulière au roman. Ils renforcent la gravité de la situation en Iran, la mélancolie de Marjane adolescente, la difficulté d’être une femme dans un pays qui ne les aime pas… C’est très fort.

En bref, Persepolis est un de ces romans graphiques qui laissent une trace durable. En plus d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de l’Iran, cela permet de faire réfléchir sur la situation des femmes là-bas, le contexte politique, les enjeux.

8 réflexions sur « Persepolis – Marjane Satrapi »

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