Film – BlacKkKlansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan

Réalisateur : Spike Lee
Acteurs principaux : John David Washington (Ron Stallworth) ; Adam Driver (Filip Zimmerman) ; Laura Harrier (Patrice Dumas) ; Topher Grace (David Duke)
Genre : drame, film policier
Diffusion : sorti au cinéma en France en août 2018
Pays d’origine : Etats-Unis
Note : 5/5

 

Au début des années 70, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, plusieurs émeutes raciales éclatent dans les grandes villes des États-Unis. Ron Stallworth devient le premier officier Noir américain du Colorado Springs Police Department, mais son arrivée est accueillie avec scepticisme, voire avec une franche hostilité, par les agents les moins gradés du commissariat. Prenant son courage à deux mains, Stallworth va tenter de faire bouger les lignes et, peut-être, de laisser une trace dans l’histoire. Il se fixe alors une mission des plus périlleuses : infiltrer le Ku Klux Klan pour en dénoncer les exactions.

 

BlacKkKlansman est un film très fort, non seulement pour l’histoire qu’il raconte, mais aussi pour le parallèle que le réalisateur, Spike Lee, fait avec le présent.

Le thème abordé n’est pas facile. Nous sommes en plein dans les années 70, où les tensions règnent encore après des années de ségrégation. Les Afro-Américains commencent doucement à se faire une place. Le héros, Ron Stallworth, est le premier homme Noir à intégrer les forces de police de Colorado Springs.

Le film est inspiré de faits réels, tirés du livre Black Klansman écrit par Ron Stallworth lui-même.
Malgré le sujet délicat, Spike Lee réussit à ajouter quelques touches d’humour. Il a trouvé le parfait équilibre en le rire et les larmes pour transmettre toute la gravité et le ridicule des situations auxquelles sont confrontés les personnages.
Il faut dire qu’un Afro-Américain qui se fait passer pour un suprémaciste blanc, ça a de quoi faire rire sur le papier. Mais en regardant le film, on est plus horrifié de tout le ramassis de bêtises que les membres du KKK et autres racistes peuvent dire ou penser. 

Le parallèle que Spike Lee fait entre les années 70 et le présent est ce qui m’a le plus marquée. On pourrait penser que la situation a évolué aux Etats-Unis depuis les 40 dernières années, mais finalement non.
Le lien est fait avec les émeutes de Charlottesville, dont on voit des images à la toute fin du film. Ces suprémacistes blancs qui défilent… en 2017 !! A cela s’ajoute le contexte politique actuel du pays, qui n’est pas très positif avec la présidence de Trump.. Spike Lee fait donc une analyse du passé tout en critiquant le présent.  

J’ai aussi beaucoup apprécié de voir un personnage féminin très fort : Patrice. Présidente de l’association des étudiants Noirs, elle a un caractère bien trempé en plus d’être politiquement engagée.

En bref, BlacKkKlansman est un film actuel, indispensable à visionner cette année !