« Je ne peux pas passer une année de plus dans ce costume de graisse, mais je peux terminer cette année dans une apothéose. »
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Titre : Butter
Autrice : Erin Lange
Editeur : L’école des loisirs
Date de publication : 2018
Prix : 18 euros
(416 pages)
Note : 4/5
Il a tout essayé, rien n’y fait : Butter est malade de son poids. Et sa vie est devenu un enfer, avec les autres et avec lui-même. Alors, pour en sortir, il lance un défi désespéré sur Internet : le 31 décembre, en direct, il mangera, mangera, mangera, jusqu’à ce que tout soit terminé. Et vous, que ferez-vous ce soir-là ?
Voilà un roman qui ne laisse pas indifférent ! Butter est à la fois fascinant et dérangeant par la thématique qu’il aborde : la grossophobie et les conséquences qui peuvent en découler. J’aime beaucoup le clin d’oeil que l’autrice et la maison d’édition font au gras, avec le titre Butter (beurre en français) et cette couverture d’un beau jaune bien voyant, qui ressemble à une motte de beurre justement !
Le héros de cette histoire, Butter donc, est obèse. A tel point qu’il a dépassé le stade du harcèlement dans son lycée. Il fait tout avec lenteur et assume plutôt son poids. C’est ce que j’ai apprécié dans l’écriture d’Erin Lange, c’est qu’elle ne véhicule aucun cliché. Et si elle le fait, c’est sciemment, pour les démanteler.
Elle ne fait pas de Butter un personnage gros qui cherche absolument à maigrir, comme le voudrait la société. Elle fait de lui un personnage obèse, mais qui s’assume. Même si son poids reste le signe d’un mal-être ancré plus profondément, Butter ne veut pas correspondre aux modèle de beauté classique.
Ce roman se lit comme une montée en puissance. On commence doucement, on découvre Butter, cet ado piquant et attachant, ses aspirations et son admiration secrète pour Anna, une fille de son lycée. Il nous raconte son histoire, à la première personne.
Puis lui vient l’idée d’en finir avec la vie en mangeant trop, en live sur son blog, le soir du Nouvel An. A partir de ce moment là, la tension grimpe. On ne sait pas si Butter ira jusqu’au bout – lui-même ne le sait pas. On ne le découvre qu’à la toute fin, qui m’a bien secouée je dois l’avouer.
Ce n’est qu’à la dernière phrase qu’on apprend le véritable prénom de Butter. Il lui aura fallu ces 400 et quelques pages pour faire face à lui-même et retrouver son identité propre. Pour effacer ce surnom débile dont on l’a affublé lorsqu’il était plus jeune. Ce roman, c’est sa construction en tant qu’individu. C’est un très beau message que nous fait passer Erin Lange, même si elle le fait de manière un peu brutale.
Un grand merci aux éditions L’école des loisirs pour l’envoi de ce roman.
Il a l’air très touchant !
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Il est plus dérangeant que touchant au final ^^ mais c’est une lecture qui change !
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