Série – Dear White People Saisons 1 & 2

 

Réalisateur : Justin Simien
Acteurs et actrices principaux  : Logan Browning (Samantha White) ; Antoinette Robertson (Colandrea « Coco » Conners) ; Brandon P. Bell (Troy Fairbanks) ; DeRon Horton (Lionel Higgins) ; Marque Richardson (Reggie Green) ; John Patrick Amedori (Gabe Mitchell) ; Ashley Blaine Featherson (Joelle Brooks)
Genre : comédie satirique
Diffusion: Netflix
Pays d’origine : Etats-Unis

 

La série est tirée d’un film du même nom, Dear White People, sorti en 2014, lui aussi réalisé par Justin Simien. 

Note: 5/5

Le prestigieux campus universitaire de Winchester, en proie aux rivalités, aux amours et aux crises identitaires, fait face à une nouvelle révolution. Animatrice d’une émission de radio qui suscite la polémique au sein de l’école, Sam White dénonce ce qui correspond selon elle à des injustices raciales.

Il m’a fallu du temps pour apprécier Dear White People à sa juste valeur. J’ai visionné la première saison l’année dernière. Elle ne m’avait pas fait une grande impression. Mais après quelques lectures enrichissantes, comme Why I’m No Longer Talking to White People About Race de Reni Eddo-Lodge, Americanah et We should all be feminists de Chimamanda Ngozi Adichie, Bad Feminist de Roxane Gay, ou encore les articles du blog Afrofeminista, j’ai compris les enjeux de la série. Elle est GENIALE en fait !

Dear White People aborde les questions du racisme sous un angle engagé et pertinent, à travers une émission de radio satirique tenue par un des personnages principaux, Samantha White. Avec les différents personnages, la série explore des thématiques sensibles et actuelles : les violences policières et le profilage racial, l’appropriation culturelle raciste notamment.

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le format de la série. 10 épisodes d’une trentaine de minutes, avec chaque épisode consacré à un des personnages principaux. On a ainsi le vécu de chacun d’entre eux et leur vision des choses sur les événements du campus de Winchester.

Samantha gère l’émission Dear White People ; Gabe, son petit ami blanc, tente de faire face aux questions de couleurs ; Coco, jeune femme ambitieuse, rêve d’être sous le feu des projecteurs politiques ; Reggie, un peu geek sur les bords, est empli d’une grande colère ; Troy, président d’une association, s’efforce d’être le garçon irréprochable que son père, le doyen, attend de lui ; Lionel, un apprenti journaliste un peu paumé essaie de faire éclater la vérité sur le campus. Autour d’eux gravitent quelques personnages secondaires tout aussi intéressants. Je pense notamment à Joëlle, mon personnage préféré.

Ce que j’ai aimé dans cette série, c’est que non seulement elle aborde des thématiques qu’on voit très rarement (voire pas) dans la culture populaire, elle propose de la diversité dans la sexualité des personnages mais en plus, elle met en scène des personnages féminins FORTS.

Que ce soient Sam, Coco ou Joëlle, les femmes de Dear White People n’ont pas peur de dire ce qu’elles pensent, et prennent les choses en main là où les hommes échouent. Elles ne servent pas de faire-valoir, ce sont elles qui portent la série d’un bout à l’autre.

Vous vous souvenez du test de Bechdel ? Il vise à montrer que beaucoup de productions littéraires ou audiovisuelles sont centrées sur le genre masculin. Ici, pas de course à l’amour ni d’obsession pour les garçons, Dear White People passe le test haut la main.

Saison 1 

Dans la première saison, on apprend à connaître les personnages et les enjeux. Tout part d’une « blackface party », pour laquelle les gens sont invités à se déguiser en personnes noires célèbres. A partir de cet événement, toutes les tensions sur le campus de Winchester éclatent.

Sous nos yeux s’étalent un racisme tellement ancré dans les moeurs qu’on ne le voit même plus. Dear White People démolit les clichés et dénonce ce racisme ambiant, que ce soit sur le campus ou dans les sphères plus hautes.

Les étudiants réagissent à leur échelle, à coups d’affiches, de manifestations et de réunions de leurs associations. Le ton est juste, les mots tranchants et la critique percutante.

Si la première saison se focalise sur les personnages principaux cités plus haut, j’aurais aimé en apprendre un peu plus sur certains personnages secondaires. Je pense à Joëlle notamment, qui vit dans l’ombre de Sam.

En bref, c’est une première saison prometteuse, qui soulève pas mal de problèmes sociétaux concernant le racisme.

Saison 2 

Après les événements tendus de la fin de saison, il est difficile pour les personnages de revenir à la normale. Chacun est marqué par ce qu’il s’est passé.

Dans cette seconde saison, les personnages se dévoilent sous un aspect plus personnel. Cette fois, on vit avec eux le deuil, l’avortement, la recherche de soi, l’éveil de sa sexualité… Le tout à travers un climat tendu, entre un troll raciste qui s’acharne sur Sam et une enquête sur les sociétés secrètes de Winchester.

Cette fois, un épisode entier est consacré à Joëlle ! Ô joie ! Je vous ai déjà dit que j’adorais ce personnage ? Je la trouve à la fois discrète, forte, intelligente. On ne lui donne pas assez de valeur parce qu’elle est coincée dans l’ombre de son amie Sam, alors que c’est un personnage tellement intéressant !
Lionel se dévoile lui aussi un peu plus. Il prend confiance en lui, et ça fait plaisir à voir. Lui et Joëlle sont les personnages que je préfère.

La fin est légèrement WTF mais je n’ai quand même qu’une envie : voir la suite ! 10 épisodes ce n’est pas assez !

En bref, si vous voulez regarder une série qui change, tant dans le casting que dans les thématiques qu’elle aborde, Dear White People est faite pour vous 😉