« Tu as enfoui ton visage dans mon cou, je me souviens, je n’oublierai jamais tes baisers, comme des secrets murmurés, les taches de rousseur cannelle sur ton visage, tes yeux doux comme la mousse du bain. »
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Titre: Le ciel est à nous
Auteur: Luke Allnutt
Editeur: Le Cherche-Midi
Date de publication : 2018
Prix: 21 euros
(448 pages)
Note: 4/5
Rob Coates vit en Cornouailles et partage son existence solitaire entre l’alcool et les aventures d’un soir. La brume ne se lève que lors de ses promenades aux airs de pèlerinages : Rob retourne sur les lieux où il a emmené son jeune fils Jack. Il prend alors des photos panoramiques qu’il poste sur son site, baptisé » Le ciel est à nous « . Derrière ces rares moments de grâce se dévoile, par instantanés, ce que cache la détresse de Rob : l’amour avec Anna, son ex-femme, la réussite professionnelle, un fils chéri, leur complicité partagée. Et puis le drame, et un champ de ruines.
Rob fait de son mieux pour se détruire à petit feu, mais une découverte va le forcer à se remettre en question. Il lui faudra revenir aux sources de sa peine et projeter une lumière nouvelle sur son histoire.
Au-delà du chagrin et de la culpabilité, pourra-t-il trouver la paix et se réconcilier avec le monde ?
Le ciel est à nous est un roman bouleversant, comme Le Cherche-Midi sait en éditer.
Le roman est divisé en trois parties : la première et la dernière situées dans le présent, celle du milieu nous racontant les faits du passé, le tout écrit à la première personne du singulier, du point de vue de Rob.
Le ton est cynique dans la première partie. On découvre un homme détruit, amer, perdu. Il critique la société actuelle, où chacun étale un simulacre de vie parfaite sur les réseaux sociaux à coups de photos et de hashtags.
La seconde partie raconte l’histoire de Rob, Anna, et de leur fils Jack. Le ton est un peu plus léger. Mais bientôt, l’inquiétude et l’angoisse nous empoignent, comme les personnages. Les émotions sont d’autant plus fortes et percutantes qu’elles sont racontées à la première personne.
J’ai beaucoup apprécié le regard que porte l’auteur sur l’usage des réseaux sociaux et des forums. Il montre qu’ils peuvent être synonyme de bienveillance, mais qu’ils cachent aussi un côté sombre : les gens désespérés deviennent des proies faciles et sont près à croire n’importe quel personne qui prétend détenir la solution. Rob en est le parfait exemple.
Le roman est ponctué d’échanges de mail et de messages issus du forum sur lequel se rend Rob, rendant sa détresse et ses démarches encore plus crédibles et compréhensibles.
La troisième et dernière partie donne un regain d’espoir et d’optimisme, une jolie fin pour ce roman si poignant.
L’écriture de l’auteur est fluide. Il maîtrise parfaitement la psychologie de ses personnages, notamment de Rob. Il le dépeint de manière humaine et réaliste. On comprend ses réaction, la spirale d’autodestruction dans laquelle il se retrouve, sa culpabilité, le chemin qu’il parcourt pour arriver à se pardonner… C’est beau et touchant.
Un conseil ? Sortez les mouchoirs !
Merci aux éditions Le Cherche-Midi pour l’envoi de ce roman.
Je ne connaissais pas ! Mais maintenant il me tente beaucoup 🙂
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