Mémoires d’une jeune guenon dérangée – Maureen Wingrove (Diglee)

« JE PEUX TE DIRE que mes poils ne vont pas « tomber ». Ils font partie du package puberté, ils vont se développer, s’endurcir, friser, FONCER, GRIMPER, M’ENVAHIR DANS MON SOMMEIL, ET ME TUER PAR SUFFOCATION MOUMOUTALE.« 

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Titre : Mémoires d’une jeune guenon dérangée
Auteur : Maureen Wingrove (Diglee)
Editeur : Michel Lafon
Date de publication : 2017

Note : 5/5

Cléopâtre a 13 ans, trois chats, des parents divorcés, une petite sœur givrée fan de phoques, une pilosité plus proche de celle du singe que de l’être humain, et doit supporter quotidiennement maintes humiliations et insultes assénées par Clément, le plus sadique mais néanmoins plus beau mec du collège. Heureusement, elle peut compter sur sa BFF Chloé pour lui faire oublier ses drames existentiels à grand renfort de missions d’espionnage nocturnes et de tournage de film d’horreur amateur.
Mais cette année, deux nouveaux font leur apparition en classe de quatrième… Et il se peut qu’ils changent considérablement le quotidien de Cléo.

 

Coup de coeur pour ce roman ! Je connaissais Maureen Wingrove en tant qu’illustratrice, sous le pseudo Diglee, et c’est un plaisir de la découvrir cette fois sous son vrai nom en tant que romancière !

J’ai eu la chance de pouvoir la rencontrer au salon du livre de Montreuil et d’échanger avec elle sur son roman. Elle s’est inspirée de ses propres journaux intimes, soucieuse de décrire un quotidien adolescent le plus fidèle possible à la réalité. C’est totalement réussi !! Plus d’une fois, j’ai eu l’impression de lire des choses qui m’étaient moi-même arrivées à l’adolescence. Tous ces questionnements, ces petits tracas qu’on transforme en montagne alors que ce n’est trois fois rien, les amitiés, les garçons… Tout y passe, et de manière totalement authentique !

Le ton est vif, mordant et très humoristique. Cléopâtre, notre héroïne, a un très grand sens de l’autodérision. Elle m’a littéralement fait pleurer de rire ! Toutes les situations dans lesquelles elle se fourre sont crédibles, notamment concernant les garçons ou sa relation avec sa mère. Combien de fois a-t-on entendu “range ta chambre”, “met un gilet” ou encore “à taaaaable” ! Et les petites disputes pour un rien, sa meilleure amie avec qui elle fait tout, les surnoms farfelus qu’elle donne à sa petite soeur… Tout m’a conquise !

On trouve pas mal de romans pour ado déclinés sous forme de journaux intimes, mais bien souvent les personnages ou les situations sont légèrement exagérés, l’humour est poussé à son extrême. Dans Mémoires d’une jeune guenon dérangée, rien de tout cela. C’est frais, c’est léger et on s’y retrouve totalement. On ne suit Cléopâtre que sur 3 mois, mais cela suffit amplement pour s’attacher à elle.

De nombreux thèmes abordés touchent les adolescents de près, et Maureen Wingrove les évoque avec justesse et humour. Elle dédramatise adroitement les conséquences de la puberté : ces poils qui poussent brusquement sur le corps ou encore les règles qu’on ne maîtrise pas tout à fait à cet âge là.
Ce que j’ai également beaucoup apprécié, c’est qu’elle fait subtilement passer quelques messages féministes sur l’apparence des filles. Soyez comme vous voulez être, et si vous voulez avoir des mollets poilus, ayez des mollets poilus !

Bref, ce roman est une vraie petite pépite ! Il me tarde vraiment de découvrir la suite des aventures de Cléopâtre !