Double faute – Isabelle Pandazopoulos

« Notre vie n’a jamais été une vie comme les autres.
Notre vie n’était pas vraiment la vie. Pas de hasard, pas d’incertitude. C’est conçu, pensé, anticipé. Un programme qu’on décline jour après jour.
Un agenda où tout est prévu, organisé du matin jusqu’au soir, plusieurs mois à l’avance et d’une année sur l’autre. »

***

IMG_3519
Titre
: Double faute
Auteur : Isabelle Pandazopoulos
Editeur : Gallimard Jeunesse
Date de publication : 2016

Note : 5/5

1
Ulysse et Ludovic ont été entraînés au tennis par leur père dès leur plus jeune âge, dans le but d’en faire des champions. Ulysse, victime d’une blessure à l’âge de 14 ans, décide de tout arrêter pour vivre comme les autres adolescents. Deux ans plus tard, Ludovic s’écroule en plein match et se retrouve dans le coma.

2

 

Double faute est un roman qui prend immédiatement aux tripes ! Je n’en attendais pas moins d’Isabelle Pandazopoulos, que j’avais découvert avec son roman La Décision. Cette autrice est vraiment douée pour traiter de sujets que l’on voit très rarement dans la littérature jeunesse, avec un premier roman sur le déni de grossesse, ou encore sur les enfants élevés par leurs parents pour être des champions sportifs comme dans Double faute.

L’histoire est racontée du point de vue d’Ulysse, le frère cadet. Il nous fait part de sa situation en mélangeant habilement présent et passé, pour nous montrer comment il en est arrivé là aujourd’hui. J’ai tout de suite senti ce déchirement qui l’habite, partagé entre ce frère, son propre sang, et ce compétiteur auquel son père le compare toujours. La rivalité entre les deux frères est palpable : d’un côté Ludovic à qui le tennis réussit, et de l’autre Ulysse, totalement éclipsé, qui a tout abandonné quelques mois plus tôt dans l’indifférence générale.

La figure du père, qui n’en est pas vraiment un, tenant plus de l’entraîneur sportif que du paternel aimant est glaçante. C’est à cause de lui que la famille se délite petit à petit. Il pousse ses fils à jouer au tennis, leur concocte des entraînements intensifs… Tout cela mène au questionnement totalement justifié d’Ulysse : est-ce qu’il a fait du tennis parce qu’il aimait ça ? Ou bien parce que son père lui a mis une raquette dans les mains dès qu’il a su marcher ?

La solitude d’Ulysse est palpable dès le début, j’ai ressenti avec lui la pression qui pèse sur ses épaules et le manque de reconnaissance de la part de ses parents par rapport à son choix. Il souffre d’être mis de côté, et peut paraître un peu faible, mais moi je l’ai trouvé au contraire très fort. Il a préféré laisser tomber le tennis, malgré son père, pour se consacrer à quelque chose qu’il aime vraiment : la littérature.

C’est un roman qui m’a vraiment touchée. J’ai mis beaucoup de temps à le lire, j’avais un a priori sur le sujet traité. Quelle erreur, c’est une vraie pépite, un coup de poing ! Merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l’envoi !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s